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mercredi 3 février 2010

Khadija Marouazi : «Les détenus du groupe Tamek affirment qu’ils font l’objet d’un bon traitement»


Khadija Marouazi : «Les détenus du groupe Tamek affirment qu’ils font l’objet d’un bon traitement»

Dagja Lachgar, l’une des membres du groupe Tamek détenus, a bénéficié, jeudi 28 janvier, de la liberté suite à une requête de l’association le Médiateur pour la démocratie. Khadija Marouazi, secrétaire générale de cette association, parle de son intervention dans ce dossier.

ALM : L’association de défense des droits de l’Homme le Médiateur pour la démocratie suit de près l’affaire des membres de groupe Tamek détenus à la prison de Salé. Pourquoi et comment s’est faite votre intervention dans ce dossier ?
Khadija Marouazi : L’intervention du Médiateur pour la démocratie dans le dossier des sept détenus s’est faite à partir du moment où il a été porté à notre connaissance que l’état de santé de Madame Dagja Lachguar, l’une de ces détenus, s’est détérioré. En fait, c’est Soukaina Bourejâa, une amie à Mme Lachgar, ainsi que sa sœur Safia, et d’ autres familles qui nous ont informé de cela. Mme Bourejâa nous a affirmé qu’elle avait demandé au juge d’instruction de lui permettre de visiter Mme Lachgar. Le juge d’instruction a répondu favorablement à sa demande mais les autorités pénitentiaires lui ont interdit la visite. C’est à partir de ce moment là que nous nous sommes intervenus. En effet, nous avons contacté dans ce sens Hafid Benhachem, délégué général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion. M. Benhachem a répondu favorablement à notre requête et c’est ainsi que Djimy Lghalia et moi-même avons rendu visite à Dagja Lachgar le 30 décembre dernier. Lors de la visite, nous avons constaté que Mme Lachgar n’allait pas bien. C’est ainsi que nous avons adressé une lettre à l’administration pénitentiaire lui sollicitant l’expertise médicale pour la dame. Deux médecins spécialisés ont fait l’expertise à Mme Lachgar le 4 janvier dernier, et sur la base du rapport médical, nous avons présenté à travers notre avocat Maître Hassan Semlali, une requête aux autorités judiciaires leur demandant que Mme Lachgar soit poursuivie en état de liberté. Entre-temps, nous avons plaidé auprès de l’institution compétente, pour lui faciliter la visite de ses amis et les membres de sa famille en direct. El le jeudi 28 janvier dernier, Mme Lachgar a bénéficié de la liberté.

Lors de votre visite à la prison de Salé, avez-vous rencontré les autres membres du groupe Tamek ?
En réalité, c’est Ali Salem Tamek qui a demandé à nous rencontrer lors de notre visite à la prison de Salé. Effectivement, nous l’avons rencontré et il nous a fait savoir, lors de notre entrevue, ses diverses revendications. Nous lui avons promis que nous allons lui rendre une autre visite prochainement. Nous avons également rencontré Brahim Dahane. En fait, le Médiateur pour la démocratie suit de près le dossier des sept détenus. Nous sommes en contact presque quotidien avec leurs familles. Nous avons demandé, par ailleurs, à l’administration pénitentiaire de pouvoir rendre visite dans les prochains jours à tous les membres du groupe Tamek pour pouvoir discuter leurs revendications dans les détails.

Justement, quelles sont ces revendications ?
En fait, il y a des revendications qui se rapportent au volet sanitaire alors que d’autres se rapportent à la situation des membres du groupe au sein de la prison. Ainsi, les sept détenus veulent qu’ils soient rassemblés dans une seule chambre. Les détenus exigent l’amélioration des conditions de vie au sein de la prison, notamment le droit à la douche plusieurs fois par semaine, le droit de consulter l’ensemble des journaux, le droit à une pause en plein air, le droit à la visite directe de leurs familles... Le Médiateur pour la démocratie a déjà porté ces revendications à la connaissance l’administration pénitentiaire.

Comment évaluez-vous le traitement réservé par l’administration pénitentiaire à ces revendications ?
Ce que nous constatons aujourd’hui au Maroc, d’une manière générale, qu’à chaque fois que le mouvement de défense des droits de l’Homme se plaint d’un point déterminé se rapportant aux droits de l’Homme, je ne vois pas comment les autorités concernées refuseraient de traiter ce point. Le problème se pose, en réalité, à chaque fois que le traitement de ce point sort du cadre des droits de l’Homme et fait l’objet d’une surenchère politique. L’écart devient dans ce cadre plus grand et la situation se complexifie. En ce qui concerne le groupe Tamek, certaines revendications des détenus ont été réalisées et on attend pour les autres. Nous avons demandé récemment une rencontre avec M. Benhachem. Cette rencontre devrait être tenue dans les prochains jours.

Certaines ONG disent que les détenus du groupe Tamek font l’objet d’un mauvais traitement de la part des autorités pénitentiaires. Avez-vous constaté cela lors de votre rencontre avec les détenus?
En tant que représentante d’une ONG des droits humains, je ne suis pas en compétition avec les autres associations de défense des droits de l’Homme qui affirment ou démentent ce constat. Toutefois, je tiens à signaler tout de même qu’aucun des membres du groupe que nous avons rencontré ne s’est plaint d’un mauvais traitement. Les détenus ont des revendications claires qui se rapportent à la vie au quotidien des sept détenus. C’est normal, la loi garantit des droits aux prisonniers. Je veux également signaler un point qui est très important. Les membres du groupe Tamek sont connus pour leur honnêteté intellectuelle. Ils nous ont affirmé qu’ils ont fait l’objet d’un bon traitement. En réalité, nous nous réjouissons de ce constat. Maintenant, et en attendant que la justice tranche dans ce dossier, le message que nous voulons adresser aux autorités compétentes c’est qu’elles sont appelées à respecter la dignité des sept détenus et leur droit légitime à un procès équitable.
Le 02-02-2010 à 10:35 Par : Mohamed Aswab

mardi 2 février 2010


Mohamed Ahmed Hamou, membre de la tribu sahraouie de Ouled-Dlim, a appelé, lundi, le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon à intervenir pour sauver la vie de son frère et de ses amis enlevés, en décembre, par les milices du +polisario+ dans les camps de Tindouf.

Dans une lettre adressée à Ban Ki-moon, M. Mohamed Hamou exhorte le SG des Nations-Unies "à intervenir auprès de l'Algérie et du polisario pour libérer ces personnes arrêtées, en décembre dernier, pour avoir simplement osé exprimer publiquement leur opposition aux plans des dirigeants du polisario".

"La conscience humaine et morale nous commande de nous adresser à vous pour que vous interveniez et que vous fassiez en sorte que des vies humaines en péril, ignorées et condamnées à une mort lente par le polisario, soient sauvées", écrit ce citoyen établi à Laâyoune.

Selon la même source, les trois personnes toujours détenues au secret par le polisario sont : M. Balouh Ahmed Hamou et Ahmed Salem Chibani Hamou (de la tribu de Ouled-Dlim) et Mohamed Salek Ouled Gueya (de la tribu Smasid).

Revenant sur les circonstances arbitraires de ces arrestations, M.Mohamed Hamou note qu'"au mois de décembre dernier, les milices du polisario ont procédé à l'arrestation de plusieurs personnes qui étaient à bord d'une voiture Hilux 4x4, et qu'ils ont transférées dans une prison située près de l'école dite du 9 juin ".

Certains de ces individus, poursuit-il, ont été relâchés pour des considérations purement tribales, après l'intervention d'Aminaou Haidar auprès du chef du polisario, "vu qu'ils sont originaires de la même tribu qu'elle".

Pour les autres, "malgré les demandes multiples des familles des personnes arrêtées, le dénommé Mohamed Lamine Bouhali, soi-disant ministre de la défense du polisario a refusé de communiquer la moindre information pour élucider leur sort, y compris le cas de mon frère Ahmed Mohamed Balouh", précise la lettre adressée au SG des Nations-Unies.

"Bien au contraire, nos sources nous ont affirmé qu'ils seront traduits devant un tribunal militaire, pour des raisons qui restent encore méconnues. Ce qui va donner lieu à des jugements iniques et sévères contre des victimes innocentes. Ces personnes sont maltraitées, torturées et leur état de santé physique et psychologique détérioré", selon la même source.

"Ces personnes, s'alarme-t-il, ont été injustement incarcérées parce qu'elles avaient tout simplement clamé, de façon pacifique, leur refus des plans du Front Polisario ".

" En aucune manière, de telles pratiques barbares, en ce 21ème siècle, visant des gens innocents dont le seul crime est d'être attachés à des valeurs universelles et à leurs droits légitimes ne doivent passer sous silence", a-t-il plaidé, appelant M. Ban Ki-moon à "intervenir auprès du gouvernement algérien et du polisario pour qu'ils libèrent immédiatement et sans conditions ces trois personnes".

lundi 1 février 2010

Avec la mort de Larbi Belkheir, le dossier du Sahara sera entre les mains exclusives de l’Intelligence militaire Algérienne


Avec la mort de Larbi Belkheir, le dossier du Sahara sera entre les mains exclusives de l’Intelligence militaire Algérienne



Cela faisait presque deux ans qu’il avait disparu des écrans radars, mais son ombre continuait à peser sur les relations marocco-algériennes. Larbi Belkheir, celui qui « murmurait » à l’oreille des différents présidents algériens depuis près de 30 ans, et l’un des principaux « janviéristes », n’est plus depuis jeudi dernier.

En termes symboliques aussi bien qu’opérationnels, cette disparition a des retombées importantes sur le dossier du Sahara , car c’est l’homme qui a participé aux principales avancées dans les rapprochements antérieurs entre Maroc et Algérie qui a disparu. Belkheir, malgré ce qui a pu être écrit, ne s’ennuyait pas à Rabat et prenait son rôle d’ambassadeur très au sérieux. Sans relâche, il aura tenté de renouer les fils du dialogue, de recréer des passerelles entre le maître du Palais d’El Mouradia et le Roi du Maroc. Las, la baisse de son influence auprès du premier cercle, conjuguée à la mainmise de la Sécurité Militaire algérienne sur le dossier de relations bilatérales Maroc-Algérie aura eu raison de son volontarisme et de ses différentes tentatives, qu’elles aient été publiques ou plus …discrètes.

Sur le front intérieur algérien, la mort de Larbi Belkheir-personnage à mi chemin entre Fouché et Talleyrand, à qui l’on prêta une responsabilité considérable dans tous les évènements importants de l’Algérie contemporaine- signifie également que le clan de ceux qui prônaient un dialogue avec le Maroc est définitivement mis hors course. Or, cette donnée est capitale pour tenter de comprendre les évolutions futures de l’Algérie. Sans aucun contre-pouvoir, et avec un Président affaibli par les scandales récents de corruption qui touchent son entourage (comme par magie !) la Sécurité Militaire, avec à sa tête le Général Mohammed Mediène (alias Toufik), est désormais la seule à déterminer la marche du pays, et sera celle qui désignera le futur candidat à l’élection présidentielle…un certain Ahmed Ouayahia. Le dossier du Sahara va, semble-t-il, s’enliser dans les sables mous de la manipulation habituelle des services algériens. La plus grande force du diable est de faire croire qu'il n'existe pas!

Le caractère militaire et fermé des camps de Tindouf, "un cas unique dans l'univers humanitaire"


Le caractère militaire et fermé des camps de Tindouf, "un cas unique dans l'univers humanitaire"

Le caractère militaire et fermé des camps de Tindouf en territoire algérien en fait "un cas unique dans l'univers humanitaire" et, en tant que pays d'accueil, l'Algérie assume une responsabilité politique et des obligations juridiques et humanitaires, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri.

Le caractère militaire et fermé de ces camps en fait un cas unique dans l'univers humanitaire", a indiqué M. Fassi Fihri dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU.

"Cette situation interpelle la conscience humaine et ne saurait être, trois décennies plus tard, encore tolérée par la communauté internationale qui bannit clairement la présence d'éléments armés dans les camps de réfugiés et prô ne le droit à la liberté de circulation, totalement refusé aux populations de Tindouf", a-t-il insisté.

Mettant l'accent sur la dimension humanitaire du différend autour du Sahara, M. Fassi Fihri a affirmé que ce volet "exige plutô t de s'attarder sur la situation collective, dramatique et singulière des populations retenues dans les camps de Tindouf, en Algérie".

Dans cette lettre, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération souligne qu'"il est, également, légitime de s'interroger sur le référentiel juridique applicable dans ces camps : quelles lois s'appliquent dans cette partie du territoire algérien vis-à-vis de ces populations civiles? Celles, naturelles, de l'Etat algérien sur son territoire national? Ou celles, inédites, +concédées+ à un groupe armé, le polisario?".

"En tant que pays d'accueil, l'Algérie assume une responsabilité politique et des obligations juridiques et humanitaires, dont la moindre est de permettre au HCR de s'acquitter de son mandat de protection de ces populations vulnérables, à commencer par le droit à l'interview individuelle et à l'enregistrement, devant mener au retour librement consenti", relève la lettre qui fait remarquer que "les +considérations politiques+, avancées par l'Algérie pour se soustraire à ses obligations dans ce domaine sont juridiquement illégales, éthiquement immorales et humainement insupportables".

Une confédération d'associations ivoiriennes dénonce la responsabilité d'Alger dans les violations des droits humains à Tindouf

Une confédération d'associations ivoiriennes dénonce la responsabilité d'Alger dans les violations des droits humains à Tindouf


Le conseil exécutif de la Confédération des associations, organisations et conseils islamiques de Cô te d'Ivoire a publié, jeudi, une déclaration dénonçant fermement "La démission de l'Algérie de ses responsabilités sur les violations des droits humains des populations des camps de Tindouf".





Dans un récapitulatif basé sur les conclusions de rapports d'ONG internationales sur la situation préoccupante des droits humains dans les camps de détention à Tindouf, la confédération rappelle les multiples exactions et violations des droits les plus élémentaires dont sont victimes les sahraouis détenus dans ces camps de la honte.

Se référant au rapport de l'ONG américaine US Commitee For Refugiees and Immigrant (USCRI), le collectif ivoirien déplore que la liberté de mouvement des personnes vivant dans les camps est strictement contrô lée et assujettie à un 'ordre de mission ou permis collectif dont les critères de délivrance ne sont pas connues.

La confédération ivoirienne évoque aussi l'instrumentalisation par le polisario des échanges familiaux en refusant à des familles entières de participer à cette opération humanitaire afin de les dissuader de rester au Sahara marocain.

La déclaration, dont copie a été remise à la présidence et à la primature ivoiriennes, à l'assemblée nationale ivoirienne, à plusieurs ambassades à Abidjan, dont celle de la France et des Etats-Unis, et à la représentation des Nations Unies en Cô te d'Ivoire, relate les persécussions inhumaines infligées aux sahraouis détenus dans les camps de Tindouf dès qu'ils osent braver le diktat et l'arbitraire imposés par le polisario.

La confédération souligne, à ce sujet, l'existence à Tindouf de différents centres de détention arbitraires et des supplices cruels sont de mise notamment le châtiment consistant à "enfermer dans des conteneurs" les sahraouis qui tentent de fuir les camps de Tindouf.

D'autre part, la déclaration dénonce le détournement de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés de Tindouf et déplore le refus systématique de l'Algérie d'accéder à la demande d'organismes internationaux pour effectuer un recensement des populations à Tindouf.

"Le HCR et le PAM ont demandé à plusieurs reprises la permission de conduire un recensement des populations des camps de Tindouf en vue de procéder à une distribution de l'aide basée sur des informations crédibles. Or M. Antonio Guterres, Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré en septembre dernier que l'Algérie n'accepte pas ce recensement", souligne à ce sujet la Confédération ivoirienne.

En raison de cette situation insoutenable, "9 sahraouis sur 10 à Tindouf souhaitent disposer de visa pour fuir les camps et émigrer dans un pays étranger", indique le document en se référant à un sondage effectué auprès des populations de Tindouf.

En conclusion, la Confédération des associations ivoiriennes demande au gouvernement algérien de "prendre l'initiative de dénoncer et de condamner les coupables de ces exactions et d'agir dans le cadre du respect des obligations et engagements de la convention de 1951 relative au statut de réfugiés et son protocole de 1967 qui implique le rejet de tout mauvais traitement aux réfugiés et leurs familles".

L'Algérie est responsable du blocage de la question au Sahara

L'Algérie est responsable du blocage de la question au Sahara


L'Algérie doit assumer l'entière responsabilité du blocage de la question du Sahara, a souligné, jeudi soir à Marrakech, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri.




"L'Algérie a fabriqué le polisario, l'a armé et l'a installé sur son territoire et refuse au Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de venir enquêter et recenser la population" séquetrée dans les camps de Tindouf", a affirmé le ministre, lors d'une réception offerte en l'honneur des journalistes professionnels participant à la 56ème rencontre du Ski Club International (SCIJ) organisée du 23 au 30 janvier à Marrakech.

"L'Algérie met ainsi en œuvre une politique agressive et contraire à la Charte des Nations unies, d'autant plus qu'elle continue à refuser d'ouvrir les frontières malgré la main tendue du Maroc", a-t-il ajouté.

Après avoir donné un aperçu historique sur la question du Sahara, le ministre a rappelé que le Maroc a proposé la solution d'une large autonomie qui a été qualifiée de "sérieuse" et de "crédible" par la communauté internationale.

L'autonomie accorde aux habitants de la région de larges prérogatives dans la gestion de leurs affaires locales, a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit également d'une solution de "ni vainqueur ni vaincu" qui garantit l'intégration maghrébine à laquelle aspirent les peuples de la région.

Organisée avec le soutien de plusieurs partenaires, dont les ministères de la Communication, du Tourisme et de la Jeunesse et des Sports, l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) et la Fédération royale marocaine de Ski et sports de Montagne, la 56ème rencontre du SCIJ connaît la participation de plus de 200 journalistes venus de 33 pays.

Charles Saint-Prot : Le conflit sur le Sahara marocain entrave la nécessaire union du Maghreb Arabe


Charles Saint-Prot : Le conflit sur le Sahara marocain entrave la nécessaire union du Maghreb Arabe






Le conflit sur le Sahara marocain entrave la nécessaire union du Maghreb Arabe et le développement de la coopération économique, politique et sécuritaire de pays frères, a indiqué, jeudi à Marrakech, le Directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques basé à Paris, M. Charles Saint-Prot.





"Cette situation conduit le Maghreb à prendre du retard dans la mondialisation et à rester une zone d'insécurité", a souligné M. Saint-Prot lors du 1-er symposium international sur la sécurité en Afrique, organisé actuellement à Marrakech.

Selon le chercheur français, la coopération intermaghrébine est également une obligation en matière de sécurité en raison des nouveaux risques de déstabilisation que font courir les groupes mafieux et terroristes dans l'espace sahélo-saharien.

"La persistance du conflit, les dissensions inutiles qu'il crée, l'existence d'une milice armée de plus en plus incontrô lée ont des conséquences géopolitiques importantes" a-t-il expliqué, appelant à cesser d'aborder la question du Sahara selon des schémas obsolètes et des objectifs idéologiques dépassés.

"Il est clair qu'un Etat +Sahraoui+ détaché du Maroc serait non seulement illégitime mais il serait dangereux car cela constituerait un grave précédent et un risque de balkanisation de toute la région", soutient-il.

A l'heure où tout le monde sait qu'il faut construire de grands ensembles favorisant l'intégration et la coopération entre les Etats, il serait lamentable de voir se multiplier de micro-Etats artificiels, a ajouté le chercheur français, affirmant que la présence d'un groupe paramilitaire comme le "Polisario" vient ajouter un risque supplémentaire d'insécurité dans une région qui est la proie de la grande criminalité.

Pour l'expert français, "la solution est simple, tout le monde la connait : c'est le désarmement du "Polisario" et un règlement définitif fondé sur l'initiative d'autonomie proposée par le Maroc".

Placée sous le thème "La sécurité en Afrique : Défis et perspectives", cette rencontre a pour objectif notamment de promouvoir le dialogue entre les Etats participants, compte tenu de l'ampleur de la nature de plus en plus complexe et évolutive des enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires en Afrique.

Organisé durant trois jours par la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques (FAES), ce symposium constitue une occasion pour les participants de débattre de questions ayant trait aux multiples défis sécuritaires et stratégiques auxquels sont confrontés les pays africains. Le symposium portera sur plusieurs axes notamment "Les menaces et vulnérabilités sécuritaires en Afrique", "Le terrorisme international et son impact sur l'Afrique", "Prévention et gestion des conflits en Afrique" et "La gouvernance du secteur de la sécurité en Afrique.