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lundi 12 avril 2010

Implication d'individus exerçant dans les appareils militaires du front polisario dans l'enlèvement des otages espagnols détenus par la branche sahéli


Kinshasa — Après de longues semaines d'attente, la lumière vient d'être enfin jetée sur les circonstances de l'enlèvement sur la très fréquentée route reliant Nouadhibou et Nouakchott en Mauritanie, le 29 novembre 2009, de trois humanitaires espagnols membres d'une ONG catalane transportant des aides pour les populations déshéritées de certains pays subsahariens, ainsi que sur l'affaire du kidnapping du couple d'italiens, le 18 décembre 2009, dans la région de Kobéni à plus de 700 kilomètres de la capitale Nouakchott.


En effet, après avoir confirmé par la voie de la ministre mauritanienne des Affaires Etrangères, Mme Naha Ould Mouknass, que «toutes les personnes» ayant participé à l'enlèvement en Mauritanie, en décembre, d'un couple d'italiens captifs, avaient été arrêtées, Nouakchott vient d'annoncer que le principal auteur de l'enlèvement par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) des trois otages espagnols a été inculpé et écroué en compagnie de cinq de ses acolytes, sans parler de deux autres qui ont été placés sous contrôle judiciaire.

Dans la même foulée, les autorités judiciaires mauritaniennes ont annoncé, le 29 mars, que 20 personnes ont été inculpées et écrouées pour leur présumée appartenance à un groupe de trafiquants liés à Aqmi.

Ces récents développements illustrent la détermination de la nouvelle équipe dirigeante mauritanienne pour en finir avec l'utilisation de leur territoire par les groupes criminels et terroristes.

Alarmés, en effet, par la multiplication des trafics en tous genres dans leur pays et par les mouvements des groupes terroristes liés à la branche maghrébine d'Al Qaida, les services de sécurité mauritaniens ont déployé, de fil en aiguille, leurs investigations pour traduire en justice les auteurs des actes odieux d'enlèvement de ressortissants européens.

L'enquête a ainsi révélé que ces actes ont été l'oeuvre de réseaux criminels évoluant en toute impunité dans le vaste no man's land que représente le triangle frontalier entre la Mauritanie, l'Algérie et le Mali. Pis encore, ces criminels ne sont autres que des trafiquants issus des camps du front polisario à Tindouf dont certains sont en exercice dans les structures « militaires » de ce mouvement séparatiste basé dans le sud ouest algérien.

Les investigations ont, d'autre part, confirmé que l'enlèvement des trois otages espagnols, dont deux sont encore entre les mains de Mokhtar Belmokhtar, émir d'AQMI au Sahel, n'aurait pu s'effectuer sans la contribution du dénommé Omar Ould Sid'Ahmed Ould Hamma alias Omar Sahraoui, membre du front polisario qui vient d'être reconnu par la justice mauritanienne comme étant le principal auteur du rapt en question et écroué à la prison centrale de Nouakchott.

Selon des sources sécuritaires mauritaniennes, en plus de l'arrestation de cet individu directement lié à Mokhtar Belmokhtar, qui l'a radicalisé et entièrement canalisé dans le soutien logistique à la « cause jihadiste » d'Aqmi, en s'appuyant sur le réseau criminel qui s'active depuis les camps du front polisario, les autorités mauritaniennes ont également inculpé plus d'une vingtaine d'autres personnes dans la même affaire parmi lesquelles ont pu être identifiés certains « militaires » en exercice au sein du front polisario dont, nous dit-on, le dénommé Mohamed Salem Mohamed Ali Ould Rguibi, âgé d'une cinquantaine d'années et qui exerce dans la 4ème région militaire du f.polisario dite «M'heriz», le dénommé Mohamed Salem Hamoud, âgé d'une vingtaine d'années et qui exerce dans la même région militaire, ainsi que Nafii Ould Mohamed M'Barek, âgé d'une quarantaine d'années qui avait exercé dans la 7ème région militaire du f.polisario avant de s'engager dans la contrebande et le trafic entre Zouerate et Atar, au nord de la Mauritanie.

Au-delà de toutes ces considérations, il devient évident que les résultats de l'enquête des autorités mauritaniennes ont mis en exergue l'étendue des connexions développées par les « émirs sahéliens » d'Aqmi dans les rangs des groupes criminels qui s'activent dans les états de la région où ils ont reçu pour mot d'ordre de « sous traiter » les activités terroristes de la branche maghrébine d'Al Qaida et de kidnapper les ressortissants occidentaux avant de les revendre aux structures de cette organisation stationnées dans le vaste nord du Mali.

Cette affaire constitue une énième preuve démontrant la manière avec laquelle Aqmi profite de la persistance des conflits séparatistes dans la région à l'image du conflit du Sahara marocain pour s'acheter les services de certains séparatistes qui sont facilement orientés vers la facilitation de l'activisme terroriste face à l'incapacité de leurs dirigeants du polisario de leur offrir des perspectives politiques sécurisantes pour leur avenir.

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