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vendredi 16 avril 2010

Une délégation sahraouie dénonce à Washington le calvaire qu'endurent les populations séquestrés dans les camps de Tindouf


Washington- Une délégation composée d'acteurs politiques importants issus des provinces du Sud du Royaume, ont dénoncé à Washington le calvaire et les conditions de vie abjectes qu'endurent les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, mettant en garde contre "le coût humanitaire exorbitant" de la persistance du conflit du Sahara.

"Le non règlement de la question du Sahara a un coût humanitaire exorbitant pour les populations séquestrées dans les camps de Tindouf", a déclaré jeudi à la MAP, Ahmadou Ould Souilem, ex-dirigeant fondateur du Polisario, qui a eu plusieurs entretiens avec des congressmen américains, en compagnie des parlementaires Mbarka Bouaida et Zahra Chegaf.
La région fait face à "une grande menace qui risque de mettre en péril non seulement sa sécurité et sa stabilité, mais aussi celles du sud de l'Europe et de l'Afrique de l'ouest", a-t-il averti, ajoutant que "nous ne voulons pas que le Maghreb devienne une région instable à cause des activités des groupes affiliés à Al-Qaida, dont les intérêts convergent avec ceux des puissants cartels sud-américains".

+L'ONU PRONE LE OMPROMIS DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS+.
Ould Souilem a souligné, dans ce cadre, que la proposition marocaine d'autonomie est à même de mettre fin à une "impasse périlleuse en garantissant la dignité à tous", faisant observer que "la philosophie des Nations Unies pour ce qui est du règlement des conflits prô ne justement des solutions basées sur le compromis".
Abondant dans le même sens, Mme Mbarka Bouaida a affirmé que les rencontres avec les représentants du peuple américain ont été l'occasion de souligner le caractère inclusif et constructif de la proposition marocaine d'autonomie.
"Nous sommes, tous les trois, représentants de différentes tribus du Sahara et de générations différentes", a-t-elle dit, ajoutant qu'en qualité de parlementaires, "nous avons à la fois la légitimité de défendre en leur nom ce projet (d'autonomie) élaboré selon les standards démocratiques internationaux tout en étant l'émanation de la volonté d'un peuple et de son Roi".
Pour preuve de l'adhésion des Sahraouis à cette initiative, le taux de participation des habitants de ces provinces lors des dernières municipales, qui a été parmi les plus élevés du Royaume, a-t-elle rappelé, en soulignant qu'il s'agit là d'un "référendum confirmatif de la marocanité du Sahara".

+LA GRANDE MAJORITE DES SAHRAOUIS VIT ET PROSPRE DANS LES PROVINCES DU SUD+

Pour sa part, Mme Chegaf a souligné que la grande majorité des Sahraouis vit et prospère dans les Provinces du Sud, relevant que le plan d'autonomie constitue une solution de compromis qui mettra fin au calvaire humanitaire des populations qui sont en train de dépérir dans les camps de Tindouf sans perspectives d'avenir.
Les congressmen avec lesquels s'était entretenue la délégation ont été sensibles au drame de ces populations séquestrées au mépris des conventions internationales pertinentes, a-t-elle dit, ajoutant que le plan d'autonomie leur garantit justement un avenir meilleur dans la dignité et la sécurité.
Des congressmen et des think tanks américains s'étaient récemment élevés contre les violations "flagrantes" des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf et avaient interpellé le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, quant à l'urgence d'assurer la protection des populations qui y sont séquestrés contre leur gré.
Tous ont exhorté cet organisme onusien à établir une présence "significative" dans ces camps dans le but d'y garantir la protection de ces populations, y compris la liberté de mouvement, et déploré que le HCR, à qui échoit justement la protection des réfugiés, "se cantonne dans un rô le secondaire qui se limite à l'approvisionnement des camps en nourriture et en matériel".
Dans une démarche bipartisane, les co-présidents du caucus en charge des questions des réfugiés à la Chambre des Représentants du Congrès US, Lincoln Diaz-Balart et Zoe Lofgren, avaient adressé une lettre à M. Guterres dans laquelle ils ont souligné l'impérieuse nécessité pour le HCR d'"oeuvrer activement" pour la protection des populations des camps qui "n'ont que trop souffert".
Il est d'une "importance cruciale que le HCR adopte une position ferme" au nom de ces populations, soulignent les auteurs de cette lettre, qui disent avoir apprécié la visite qu'avait effectuée M. Guterres en septembre 2009 dans la région, la première d'un Haut commissaire depuis 1976, ainsi que le fait que ce dernier "ait reconnu à ce propos une négligence du HCR par le passé".
"Un recensement fiable constitue aussi un premier pas important vers la mise en oeuvre d'un processus de réinstallation" de ces populations dans des pays tiers, insistent encore les deux congressmen, qui se disent préoccupés au sujet des "conditions de vie déplorables dans les camps contrô lés par le polisario".
Citant le rapport du Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (USCRI), Lincoln Diaz-Balart et Zoe Lofgren s'étaient élevés contre "les abus des droits de l'Homme auxquels sont assujetties" les populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
Ces populations, déploraient-ils, sont interdites de quitter les camps, souffrent d'un déni de liberté de mouvement, "bien qu'il s'agit là d'un droit fondamental garanti par la convention sur les réfugiés de 1951 et le protocole de 1967, signés par l'Algérie qui a ainsi l'obligation de s'y conformer en vertu du droit international".

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