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mardi 29 septembre 2009

Appel à réinstaller les séquestrés de Tindouf


Appel à réinstaller les séquestrés de Tindouf

Le Maroc a appelé, lundi, le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) à réinstaller, conformément à son mandat, les séquestrés des camps de Tindouf dans des pays tiers.

Face au blocage humanitaire actuel, le Maroc voudrait demander au HCR de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre cette solution et d'informer les populations des camps sur leur droit de pouvoir quitter ces camps et choisir librement de se réinstaller dans des pays tiers, a affirmé l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, qui intervenait devant la 60e session du Comité exécutif du HCR.

M. Hilale a ajouté que la décision du Maroc est motivée par plusieurs raisons, expliquant notamment que le Royaume rejette avec force les motivations politiques de l'Algérie pour son opposition au retour librement consenti de ces populations marocaines à leur mère-patrie, comme il n'acceptera jamais qu'elle les prive de leur droit légitime à la réinstallation.

Cette décision est aussi motivée par le fait que le cas des camps de Tindouf fait partie des «situations de réfugiés prolongées» et en tant que tel, ils sont directement concernés par la mise en œuvre des solutions durables préconisées par le HCR, conformément à son mandat, a poursuivi le diplomate marocain, ajoutant que les populations des camps vivent dans des conditions dramatiques insupportables.

L'Algérie a abdiqué sa responsabilité internationale dans les camps en faveur du polisario et œuvré à leur militarisation, en violation du droit international humanitaire et le polisario vient de créer dans ces camps des tribunaux pour y juger ceux qui osent s'opposer à son autoritarisme stalinien de parti unique, ou tentent de fuir les camps, a encore dénoncé l'ambassadeur marocain, qui a évoqué la poursuite des violations des droits de l'homme des populations des camps au vu et au su et avec la complicité du pays hôte, l'Algérie.

Il a réaffirmé, à cet égard, l'impossibilité pour le Maroc de se résigner à la perpétuation de la séquestration de ses citoyens dans les camps de Tindouf pour servir l'agenda caché de l'Algérie.

S'agissant du timing de la requête marocaine au HCR, M. Hilale a précisé qu'il a été dicté par plusieurs considérations, à savoir que le blocage, depuis 35 ans, par l'Algérie du mandat du HCR à l'égard des camps de Tindouf est intolérable moralement, inacceptable politiquement et illégal juridiquement.

Le HCR ne devrait plus se limiter, dans les camps de Tindouf, à son seul mandat d'assistance alimentaire, mais devrait l'élargir, comme l'y obligent ses statuts, à la protection en général et la mise en œuvre des solutions durables en particulier, car les populations ont désormais plus besoin de liberté et de dignité humaine que de farine et de lait en poudre, a-t-il encore expliqué.

Selon le diplomate marocain, ce timing se justifie en outre par l'inquiétante confirmation par l'Algérie, lors du récent périple du Haut commissaire dans la région, de son veto au recensement des populations des camps, et partant de leur droit au rapatriement volontaire, ce qui est, a-t-il dénoncé, synonyme de leur condamnation à une peine collective d'exil à perpétuité.

Il a aussi mis en avant la profonde conviction du Maroc, confortée par la conclusion du rapport du Haut commissaire à cette session, que l'assistance humanitaire, tout comme l'autosuffisance, ne constituent nullement des solutions durables au problème des réfugiés de longue durée, la préoccupation du Royaume face à l'impact traumatique et aux conséquences négatives de la prolongation de l'exil sur ces populations, particulièrement les plus vulnérables parmi elles, les enfants et les femmes, ainsi que la crainte que le sentiment de désespoir qui taraude les populations des camps, ne soit exploité par les réseaux terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne.

Pour toutes ces raisons, a affirmé M. Hilale, le Maroc ne peut rester les bras croisés face à ce drame et laisser ses citoyens séquestrés à Tindouf grandir et mourir dans les camps et ne saurait se résigner, non plus, à ce qu'ils n'aient que l'amer choix entre accepter d'endurer l'exil dans ces camps ou risquer leur vie en s'en évadant. La démarche marocaine, a-t-il dit, ambitionne uniquement de leur donner le droit de s'affranchir des affres de l'exil, en optant de vivre dans la liberté et la dignité et leur offrir l'espoir d'une vie meilleure sous d'autres cieux.

Il a fait observer que la demande du Maroc de mettre en œuvre la solution de réinstallation n'aura aucun impact sur le processus de règlement politique définitif, qui relève exclusivement du Conseil de sécurité, ajoutant que les futurs bénéficiaires de toute réinstallation garderont leur droit légitime, plein et entier, de pouvoir participer, le moment venu, à toute consultation sur la solution politique et définitive qui émergerait des négociations actuelles sous les auspices du Conseil de sécurité, sur la base de l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie pour la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc.

M. Hilale a, dans la perspective de la mise en œuvre de cette solution, appelé le HCR à tout mettre en œuvre afin d'informer les populations des camps de Tindouf sur leur droit légitime de choisir librement de s'installer dans un pays tiers.

Il a, aussi, sollicité du HCR de sonder les pays susceptibles d'offrir des places de réinstallation aux personnes des camps qui désireraient les quitter et l'a invité à sensibiliser les agences onusiennes afin qu'elles puissent apporter leur contribution à la réalisation de cette opération éminemment humanitaire.

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