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jeudi 24 septembre 2009

Les rescapés de l'enfer", un appel pour une prise de position franche sur la question des Marocains ex-détenus du polisario

Les rescapés de l'enfer", un appel pour une prise de position franche sur la question des Marocains ex-détenus du polisario

Le film documentaire "Les rescapés de l'enfer", qui relate les souffrances de civils marocains ex-détenus du polisario au sud-ouest algérien, est "un cri du cœur et un appel à la communauté internationale pour une prise de position franche" sur cette question, a indiqué son auteur, la journaliste reporter marocaine, Mme Yasmine Khayat.




Ce film, produit par la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), a été projeté, vendredi dans l'une des salles de l'Office des Nations-unies à Genève, dans le cadre d'une conférence, organisée par l'ONG internationale "Interfaith International", en marge de la 12ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Il comporte les témoignages de plusieurs de ces civils marocains qui ont passé un quart de siècle dans les geôles du polisario et qui sont au nombre de 94. Il s'agissait de marins pêcheurs civils marocains travaillant à bord de navires de pêche marocains ou battant pavillon étranger et qui au moment de leur enlèvement en plein nuit, se trouvaient au large de côtes marocaines, longeant des terres souveraines et indépendantes depuis 1956, soit 20 ans avant l'émergence du conflit du Sahara, a-t-elle précisé, qualifiant ces kidnappings d'"actes de piraterie".

En recueillant les témoignages de ces forçats du désert, je n'ai pu contenir ma stupeur, au point de m'en vouloir de mon ignorance de cet aspect de l'histoire, a indiqué Mme Khayat, dans une déclaration à MAP-Genève.

Réduits à piétiner la boue de leurs pieds et à courir avec les sacs de mortiers ou les briques de 20 kilos sur le dos. Réduits à construire tout ce qu'il y avait à construire dans cette région. Ils travaillaient nuit et jour et étaient réveillés plusieurs fois dans la nuit pour l'appel, a-t-elle dit.

Elle a précisé que ce n'est qu'avec la venue dans cette région du Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR) que le monde a découvert leur existence et que l'espoir d'une libération était né chez ces détenus.

Décrivant les séquelles dont ces détenus souffrent au quotidien, l'auteur du film a indiqué que depuis leur libération, ces plus vieux prisonniers du monde tentent de renouer avec une société qui a avancé sans eux. Mais rien, ni personne ne pourra leur rendre la force de leur âge et leur vie volée perdue dans l'enfer des prisons du polisario, a-t-elle signalé.

L'objectif de ce film, a-t-elle ajouté, est de faire connaître une partie de l'histoire du conflit du Sahara, insistant sur la nécessité de parler des conséquences humanitaires de ce conflit et de ses répercussions sur les civils marocains.

"J'ai fait ce film avec une seule motivation profonde qu'est le refus de l'injustice", a expliqué Mme Khayat. Et d'ajouter: "lorsque j'ai croisé ces civils, je ne pouvais pas rester les mains croisées. Ces gens ont été coupés de la vie pendant un quart de siècle, endurant les affres de la séparation et toutes les conséquences humanitaires qui en découlent", a-t-elle déploré.

Mme Khayat a indiqué qu'à travers la projection, en avant première, de ce documentaire dans l'enceinte des Nations-unies elle vise à susciter des réactions et attirer l'attention des organisations en charge des droits de l'homme et des ONG internationales sur cette question.

La journaliste a indiqué avoir recensé, en collaboration avec l'association des civils ex-détenus par le polisario, "Annajma Al Khadra" et le collectif Watanouna, une quinzaine de marins pêcheurs qui sont encore en vie et qui ont vécu dans les geôles du polisario pendant plusieurs années.

C'est l'arbitraire qui a duré pendant un quart de siècle, a-t-elle dénoncé, faisant remarquer que ces gens ont perdu leur jeunesse, leur vie, mais sont revenus avec beaucoup de dignité sur leur passé douloureux.

"Les rescapés de l'enfer", réalisé par une équipe réduite (la journaliste elle-même, épaulée d'un cameraman et d'un ingénieur du son), pour assurer plus de mobilité, est un de trois documentaires portant sur la même thématique, à savoir les violations des droits de l'homme par le polisario, selon l'auteur.

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