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mercredi 20 janvier 2010

Algérie : La Kabylie demande le divorce


Algérie : La Kabylie demande le divorce

Une nouvelle fois le mouvement berbériste algérien se met en branle et organise de grandes manifestations partout en Algérie. Il faut savoir que la Kabylie est en rupture de ban depuis 1993. Cette région ne pose pas la question berbère en termes culturels, mais bien en termes politiques, séditieux pour les plus radicaux.

Plusieurs éléments sont à l’origine de ce malaise relevant de l’histoire. L’identité algérienne s’est construire dans la lutte contre l’occupant français, elle est plutôt jeune et fragile. Or à l’indépendance, les maîtres du Front de libération nationale (FLN) ont décrété l’arabisation à tout crin, pour contrer la langue de l’occupant largement répandue, mais sans faire place à la langue berbère, celle de la population d’origine.

Le panarabisme du régime s’est doublé d’une autre injustice historique. Les Kabyles ont payé, avec les Algérois, le prix fort de la guerre contre la France. Les fellaghas s’étaient tous repliés dans les montagnes Kabyles.

Economiquement c’est une région dévastée. Elle ne survit que grâce à la manne offerte par l’émigration.

Les mauvaises réponses Au printemps 93 et cycliquement depuis, le mouvement berbère s’agite. Il y a quelques années les Kabyles ont repris d’anciennes formes d’organisations sociales, faites d’assemblées tribales qu’ils ont substituées à l’organisation administrative de l’Etat algérien. Aux élections, seuls les fonctionnaires, par peur de répression, votent. Le niveau de la participation atteint rarement les 5%. Le régime algérien n’a eu pour réponse que la répression souvent violente et les tentatives de division. Il a tenté de jouer les partis nationaux bien implantés en Kabylie contre ce mouvement beaucoup plus enraciné. Ce que le Maroc a fait, l’IRCAM, la reconnaissance de la langue etc., aurait pu constituer un début de réponse. Les militants du MAK le répètent sans cesse. L’Etat algérien est dans le déni. La particularité en Algérie c’est que la Kabylie est une région berbère unifiée qui concentre la population berbérophone. Homogène, elle peut prétendre à la partition, ce que les dirigeants les plus radicaux font. Déjà en butte à une guerre civile larvée, l’Algérie voit ressurgir le spectre de la sédition Kabyle. Le régime tenu de main de fer par les militaires paraît incapable de trouver une issue. Et s’il tentait la démocratie ?

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