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mardi 26 janvier 2010

Des voix algériennes, pour la promotion de la régionalisation


Des voix algériennes, pour la promotion de la régionalisation

près avoir gardé le silence pendant de longs mois, le président du RCD, le parti algérien du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, Said Sadi, a affirmé, samedi 16 janvier à Alger, que l’année 2010 sera celle du « repositionnement politique ». Intervenant à l’ouverture des travaux du Conseil national de son parti, M. Sadi a indiqué que «le RCD doit se repositionner en tant que principal animateur et fédérateur de l’opposition démocratique ».

Evoquant un contexte marqué par « l’incertitude », « l’instabilité » et « l’inquiétude », le chef du RCD, a rappelé qu’il n’y a rien à attendre du régime, soucieux de sa survie, et traversé par une guerre de clans dont l’affaire Sonatrach et le scandale de l’autoroute est-ouest ne sont que la face visible. « Il n ya pas de possibilité de composer avec ce régime, ce n’est pas dogmatique mais c’est plutôt politique », a dit Said Sadi.

Le chef du RCD a plaidé par ailleurs la régionalisation qui reste, selon lui, une alternative viable pour le pays. « Le RCD n’a pas choisi la voie facile. Il a choisi la voie juste », a-t-il tenu de préciser.

Régionalisation, un mot de plus en plus usité par les acteurs de la société civile et du monde politique en Algérie. Néanmoins, il semble fâcher les tenants du pouvoir à Alger. On l’aura compris dès lors que fut enterrée la première commission qui devait se pencher sur la régionalisation en Algérie.

En effet, les propos des Said Sadi s’inscrivent en droite ligne de ceux prononcés sur le même registre, au lendemain du discours du souverain portant sur la mise en place de la Commission consultative de la régionalisation, par le président du Mouvement algérien pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni. Ce dernier avait déclaré notamment : « Le plan marocain d'autonomie au Sahara est une proposition "empreinte de sagesse", contrairement à l'attitude "rigide" de l'Algérie. Cette proposition est "moralement supérieure à la guerre" », a-t-il ajouté. Beaucoup de bon sens dans les propos de Mhenni, mais aussi beaucoup de réalisme pour la résolution du problème du Sahara : « Si j'étais un dirigeant du polisario, j'en aurais accepté au moins le principe, le reste est du domaine de la négociation », dira t-il à l’adresse des polisariens.
« Nous souhaitons que tous les Nord-Africains, riches de leurs nombreuses identités, aillent ensemble vers la généralisation des autonomies régionales là où cela est nécessaire », a-t-il poursuivi. Se voulant rassurant, il précisera que l'autonomie régionale « n'a jusqu'ici, jamais disloqué un pays». Connus pour leur frilosité par rapport à cette question, les dirigeants algériens mettront certainement beaucoup de temps pour s’ouvrir à cette perspective.

La question kabyle qui d’évidence et avant tout est une question algéro-algérienne peut justement trouver une solution pérenne dans le cadre d’une régionalisation pensée dans un cadre consensuel par les algériens et par eux seuls. Aussi, Mhenni en dira ceci « le MAK représente dans le contexte algérien, le meilleur rempart contre ce danger, le mouvement est une solution et non un problème. Il est la paix et non la guerre ».

Les déclarations de Ferhat Mhenni, tout comme celles d’ailleurs du docteur Said sadi, qui viennent en appui à l’initiative courageuse prise par le Maroc portant sur l’entame du grand chantier de la régionalisation, n’en suggèrent pas moins, en filigrane, la dissolution et l’évacuation du faux conflit du Sahara dans le cadre d’une régionalisation maghrébine.

Nos voisins s’en inspireront-ils ? Le doute est permis…

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