Pages

jeudi 16 juillet 2009

Le polisario, persona non grata en Egypte

Le polisario, persona non grata en Egypte



Les travaux préparatoires au Sommet du Mouvement des Non-alignés, prévu à Charm el-Cheikh ont été marqués par l'expulsion de deux membres du polisario qui, faussant la vigilance des autorités égyptiennes, ont cru se glisser dans la salle des réunions. Manu militari, les deux intrus ont été éconduits. Entrés en territoire égyptien avec des passeports algériens, ils ont voulu s'infiltrer parmi les délégations des diplomates qui préparent le Sommet des chefs d'Etat et donc « infiltrer » en quelque sorte ces derniers avant même qu'ils n'entament leurs travaux. La procédure, comme il y a quelques semaines aux Seychelles, est pour le moins douteuse. Elle procède de la même mauvaise foi et des mêmes objectifs : faire de l'espionnage, se livrer à des opérations de sabotage, de propagande et de subversion.

La méthode nous renvoie des années en arrière, lorsque les mêmes dirigeants du polisario, soutenus constamment par le gouvernement algérien, envahissaient les différents et multiples forums internationaux pour imposer leurs lois et exercer d'abominables pressions sur leurs participants. Que ce soit au niveau de la défunte OUA, des Non-alignés, de l'Internationale parlementaire ou autres réunions, c'est la même rengaine : faire de l'entrisme, dévoyer les délégués, monnayer la présence du polisario, combattre le Maroc avec un tel acharnement que tout y était mis en œuvre, y compris les coups bas, le soudoiement sonnant et trébuchant. Notre mémoire ne saurait oublier comment, en 1978, la pseudo-rasd (république arabe sahraouie démocratique) avait été admise au sein de l'ancienne OUA, grâce à une condamnable attitude du secrétaire général de l'époque, un certain Edem Kodjo dont la collusion avec le gouvernement algérien était plus que patente, déchiffrée à mille lieux.

Pis, les couloirs des enceintes de travail internationales étaient envahis, littéralement occupés par les mercenaires du polisario et les agents de la sécurité militaire algérienne, prompts à museler tel ou tel délégué africain qui avait un tant soit peu de sympathie pour le Maroc, à offrir de fabuleuses valises de dollars à tel autre. C'est la « diplomatie de la mallette » comme on vient de le voir, d'ailleurs, dernièrement en Guinée Bissau à la faveur du coup d'Etat qui a mis au pouvoir un stipendié à la solde d'Alger.La morale de l'histoire, comme l'on dit, est que la politique perçue à ce niveau n'a pas de morale. Celle-ci est dévoyée et sert de fausse lumière.

Or, l'époque a changé, les hommes et les femmes aussi. Si tant est que l'on puisse croire que par le passé de telles méthodes avaient connu un succès relatif, aujourd'hui le polisario et ses commanditaires ne s'en remettent plus au même exercice. Le gouvernement égyptien, souverain et indépendant de toutes formes de pressions, ne reconnaît pas la rasd, ni non plus le polisario. Il ne peut tolérer sur son territoire un dérisoire mouvement, fût-il autoproclamé, qui n'est ni un Etat, ni même un gouvernement en exil reconnu comme tel par la communauté internationale.

Quand bien même le gouvernement algérien, déployant tous ses grands moyens, se hasarderait à pousser le polisario au-devant de la scène, couvrant et cautionnant ses activités, le bon sens et surtout la simple légalité ne tolérerait pas que ses membres puissent prendre la sécurité égyptienne par défaut. Pour plusieurs raisons : les mercenaires du polisario ne peuvent justifier d'aucune accréditation et donc d'invitation officielle.

D'autre part, ils ont utilisé des passeports que le gouvernement algérien leur a délivrés. Autrement dit, ils sont passés, et ce n'est pas moins délictueux, pour des ressortissants algériens. Faute ou tromperie, le résultat est le même, car il y a volonté de manipulation et de violation de la loi. Le gouvernement égyptien a décidé de les expulser, parce qu'ils ont violé le territoire égyptien, se sont déplacés dans une ville en principe encerclée et protégée par une série de mesures de sécurité, qui plus est , ils se sont glissés au cœur même des travaux d'un Sommet international. La subversion n'aura pas tant attendu pour s'illustrer. Elle a commencé à l'aéroport, mais elle a été stoppée net à Charm el-cheikh.

C'est une mesure salutaire que le gouvernement égyptien a prise : déclarer persona non grata deux membres du polisario qui ont cru, un peu trop vite peut-être, pouvoir dévoyer la loi et l'éthique. C'est à l'honneur des dirigeants égyptiens, c'est aussi une cruelle leçon pour le polisario et ses commanditaires.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire