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mercredi 15 juillet 2009

Libération d'un touriste suisse otage d'Al Qaïda au Sahara

Libération d'un touriste suisse otage d'Al Qaïda au Sahara


Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), branche nord-africaine de l'organisation djihadiste d'Oussama ben Laden, a libéré ce week-end le Suisse Werner Greiner, dernier otage occidental qu'elle détenait au Sahara, annonce la présidence malienne.

Le ressortissant helvétique, capturé en janvier avec trois autres touristes occidentaux lors d'un festival de musique touarègue à la frontière nigéro-malienne, a été remis samedi aux autorités maliennes dans le désert du nord du pays, a précisé pour sa part le gouvernement de Bamako.

Deux femmes du groupe, une Suissesse et une Autrichienne, ont été libérées rapidement mais le Britannique Edwin Dyer, le quatrième captif, a été exécuté en mai par ses ravisseurs à l'expiration d'un ultimatum qu'ils avaient fixé pour obtenir la libération du prédicateur islamiste jordanien Abou Qatada détenu par Londres.

Abou Qatada, également connu sous le nom d'Omar Othman, est considéré par la justice espagnole comme le bras droit d'Oussama ben Laden en Europe. Détenu en Grande-Bretagne depuis 2005, il nie tout lien avec l'organisation djihadiste.

La Chambre des lords, siégeant en cour suprême, a décidé en février qu'il pouvait être expulsé vers la Jordanie, mais ses avocats ont invoqué le risque que ce dernier y soit torturé et ont obtenu gain de cause devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Il se murmurait depuis des semaines que des négociations étaient en cours au sujet de Greiner, que ses ravisseurs avaient dit vouloir garder en otage jusqu'à ce que leurs revendications "légitimes" soient satisfaites.

Selon le journal algérien El Khabar, AQMI exigeait aussi la libération d'un vingtaine d'islamistes maghrébins emprisonnés au Mali et dans d'autres pays de la région. Le porte-parole de la présidence malienne n'a fourni aucune précision sur ce qui a permis la libération Greiner.

"PATIENCE ET COMPRÉHENSION DE LA SUISSE"

Dans un communiqué diffusé par la radio nationale, le gouvernement ne donne pas plus de détails mais souligne que "cette libération met fin au processus de restitution à leurs familles des otages étrangers retenus dans la région sahélo-saharienne".

Le gouvernement, dont les forces et celles d'AQMI se sont violemment affrontées au début du mois dans la région, remercie les autorités suisses pour leur patience et leur compréhension et rend hommage aux efforts déployés par les dirigeants communautaires du nord du Mali pour parvenir à cette issue.

Les autorités de Bamako avaient initialement imputé le rapt des quatre touristes à des rebelles touaregs, également actifs dans cette région mal contrôlée aux confins du Mali, du Niger et de l'Algérie, d'où est issu le noyau dur d'AQMI, l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).

Mais, de source militaire malienne, on l'a rapidement attribué à AQMI, qui cherche à étendre son influence au sud de l'Algérie et rémunérerait des rebelles touaregs et d'autres groupes armés pour qu'ils enlèvent des otages.

Si les autorités maliennes restent vagues sur les modalités de la libération de Greiner, on n'exclut pas que, comme dans des affaires antérieures de touristes étrangers pris en otages alors qu'ils parcouraient le Sahara, une rançon puisse avoir été versée.

Le sommet de l'Union africaine réuni début juillet à Syrte, en Libye, a condamné le paiement de rançons lors de ces prises d'otages et souhaité que ceci soit rendu illégal, parce que l'argent est, selon eux, utilisé pour financer des groupes insurgés.

L'Algérie a pris la tête de cette contestation des rançons, estimant que l'argent obtenu dans des pays voisins permet aux anciens du GSPC, dernier groupe actif issu de l'insurrection islamiste algérienne de 1992, de poursuivre ses coups de main sur son territoire.

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