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jeudi 23 juillet 2009

Sahara : l'attachement à l'ONU et rien d'autre


Sahara : l'attachement à l'ONU et rien d'autre


La question du Sahara marocain, plus elle approche une solution consensuelle, plus elle est soumise aux « coups fourrés » sournois des dirigeants algériens. Ils n'en démordent pas de la voir revenir à la case de départ. La dernière tournée de Christopher Ross, envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara, ne se serait pas, dit-on, passée comme chacun l'aurait souhaité. Il était venu muni d'une petite « feuille de route », les idées fixées sur le calendrier préliminaire qu'il entendait imposer aux parties. En premier lieu, il a proposé la tenue de discussions informelles, en comité restreint.

Ces discussions, même de premier palier, devraient en principe réunir les représentants du Maroc, du polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie. Ils auront pour objet de tracer le cadre de la négociation, autrement dit le 5e round du processus de Manhasset. Or, ni la date ni le lieu n'ont retenu l'attention des responsables ; les villes de Vienne, de Genève ayant été proposées mais repoussées. D'aucuns croient savoir que la ville de Lisbonne aurait été retenue.

Le lieu n'ayant pas encore été fixé, la date non plus, il restait la participation des délégations. Au niveau des négociations directes, officielles, le problème n'a pas non plus été résolu, parce que le gouvernement algérien, soufflant le chaud et le froid joue la duplicité aux deux niveaux, celui de l'endroit et celui de la participation. Or, l'Algérie dans cette affaire s'est fait le chantre de l'ambivalence : « intéressée » au départ, autrement dit dans les années soixante-dix, à la décolonisation par l'Espagne du territoire, elle est devenue impliquée après que le Maroc eût récupéré en novembre 1975 le Sahara. Le glissement ne s'est pas fait trop attendre et nous sommes conscients que le gouvernement algérien ne s'est jamais fait à l'idée que le Sahara revienne à son ayant-droit historique et naturel, le Maroc.

L'ambiguïté persistante sur les notions « intéressée » et « d'impliquée » n'a jamais été levée, au point que les délégués algériens ont été les seuls à monter au créneau dans les forums internationaux pour se faire les ardents défenseurs du «peuple sahraoui», confondant la mythique cause avec leurs propres intérêts.

La mission de Christopher Ross si elle s'est heurtée à la duplicité algérienne au niveau de la participation, à celui ensuite du choix de la ville des contacts informels, ne semble pas aller de soi quant au modus operandi et à l'ordre du jour. Là aussi l'Algérie semble s'activer pour bannir la référence aux dernières résolutions du Conseil de sécurité, notamment celle adoptée à l'unanimité le 30 avril 2008, et la résolution 1871 du 30 avril 2009. C'est d'autant plus grave que le Royaume du Maroc a bâti sa stratégie de négociation sur un tel corpus, lui-même consubstantiellement lié à la proposition d'autonomie qu'il a soumise aux Nations unies en avril 2007. En somme, rejeter les résolutions du Conseil de sécurité qui sont aujourd'hui la base juridique et légale de toute avancée, c'est dénier toute capacité à l'ONU de régler le problème sous son égide.

C'est surtout revenir à la case de départ, c'est-à-dire à trente-cinq ans en arrière et anéantir les efforts que la communauté internationale a entrepris pour favoriser une solution définitive.

Le Maroc ne peut tolérer que l'esprit des Nations unies soit aussi perverti et charrié par les caprices d'une Algérie prompte à saboter les efforts de règlements. Cette situation nous rappelle comment la mission de l'ancien émissaire au Sahara, James Baker, avait été détournée de ses objectifs initiaux pour échouer dans les eaux marécageux. Christopher Ross devrait en effet poursuivre ses efforts dans le sens du réalisme comme règle de conduite, comme le prescrit l'ONU, exiger des parties, de toutes les parties qu'elles se conforment aux critères de « réalisme », de bonne foi et de bonne volonté. S'il souhaite voir le processus avancer, il ne doit nullement dévier de la voie tracée par la communauté mondiale.

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