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lundi 22 mars 2010

Au lendemain d'un nouvel appui US : Le Maroc rejette « définitivement » toute idée de référendum au Sahara


Le Roi Mohammed VI du Maroc a réitéré jeudi au médiateur onusien au Sahara, l’Américain Christopher Ross, que son pays rejette ’’définitivement" le référendum au Sahara, ce que le Polisario réclame.

C’est un communiqué officiel qui a tenu à le préciser après des entretiens du Roi Mohammed VI avec le facilitateur onusien, qui a entamé jeudi par le Maroc sa deuxième tournée officielle dans la région pour relancer les pourparlers sur le Sahara, bloqués à leur quatrième round depuis mars 2008.

Le souverain alaouite a précisé à « l’ambassadeur Ross que pour le Maroc le mécanisme d’un référendum à options multiples, minoritaire au demeurant dans la pratique des Nations Unies, est définitivement écarté », rapportent les médias officiels.

Le Maroc a réaffirmé sa « pleine disposition à négocier et parvenir à une véritable solution politique définitive à ce différend régional, sur la base de la résolution du Conseil de sécurité 1871, d’avril 2009, qui invite les parties à faire preuve de réalisme et d’un esprit de compromis dans des négociations intenses et substantielles », ajoutent les mêmes sources.

Mohammed VI a également « rappelé à l’Envoyé personnel que l’Initiative marocaine d’une autonomie du Sahara, dans le cadre de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale du Royaume, répond parfaitement aux paramètres et directives des résolutions du Conseil de Sécurité », est-il souligné.

Le Polisario, qui conteste la souveraineté marocaine sur le Sahara (250 000 km 2) depuis fin 1975 après le départ négocié du colonisateur espagnol, réclame un référendum d’autodétermination jugé « inapplicable » par Rabat, appuyé par des capitales influentes, dont Washington, Paris et Londres, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour Rabat, le plan d’autonomie, proposé depuis avril 2007, demeure « la seule solution envisageable » pour sortir de l’impasse.

La réplique du souverain alaouite équivaut à " un rappel à l’ordre" selon les observateurs basés à Rabat.

Cette position ferme de Rabat intervient au lendemain de la publication d'une lettre signée par 54 sénateurs américains exprimant un soutien fort et bipartisan en faveur d’un règlement négocié basé sur l’autonomie sous souveraineté marocaine afin d’éliminer « l’obstacle majeure à la stabilité» et combattre la menace croissante du terrorisme en Afrique du Nord

Cette lettre du Sénat américain traduit un soutien fort pour la politique américaine qui appuie une solution au conflit du Sahara basée sur «une large autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine » et qualifie comme « sérieuse et crédible » la proposition marocaine d’autonomie.

Les pourparlers de Manhasset, près de New York, achoppent constamment sur la divergence des deux protagonistes dont les négociations sont qualifiées de « dialogue de sourds ».

Un cinquième round tarde de voir les jours en dépit de deux rounds informels de pourparlers sous l’égide de l’ONU, respectivement en aout 2009 et en février dernier.

Le facilitateur onusien, en poste depuis fin 2008, devrait se rendre également à Tindouf, au sud ouest d’Algérie, pour y rencontrer les dirigeants du Front Polisario.

Le périple onusien comprend Nouakchott et Alger, deux membres observateurs des négociations.

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