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mercredi 3 mars 2010

Sahara : Encore des pourparlers pour déblayer…


C’est donc dans la ville d'Armonk, dans les environs de New York, que se tient la 2ème réunion informelle sur le Sahara, ces 9, 10 et 11 février.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que cette rencontre ne permettra pas d’avancer substantiellement dans la résolution du conflit du Sahara.

L'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, a convié les parties à se retrouver une seconde fois (après une 1ère rencontre du même genre en Autriche, en août dernier), pour des pourparlers informels, dans l’espoir de lever les blocages préliminaires et de permettre aux parties au conflit d’entrer enfin dans le vif du sujet dans le cadre d’un 5ème round de négociations. Mais les blocages préliminaires sont loin d’être levés. Bien au contraire, il s’en rajoute.

Le Polisario et ses mentors algériens l’ont dit clairement : la proposition marocaine, ne les intéresse pas.

Or, la réunion informelle d’Armonk s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1813 (2008) et 1871 (2009) du Conseil de sécurité, qui font toutes référence à la proposition marocaine, appelant les parties à entrer dans une phase de négociation substantielle en tenant compte des efforts déployés par le Maroc depuis 2006 et en faisant preuve de « réalisme » et d' « esprit de compromis ».

Le couple Polisario-Algérie, rejetant la plateforme de négociation proposée par le Maroc -dont l’ONU et toute la communauté internationale ont pourtant dit qu’elle était « sérieuse » et « crédible »- mais ne pouvant pas boycotter les rencontres proposées par le Secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel, se présentent donc à ces rencontres avec de nouveaux préalables qui ne permettent pas d’avancer sur le fond du problème.

Cette fois-ci, la couleur a été annoncée d’emblée. Dans un communiqué diffusé par l'Agence de presse du Polisario, ce dernier a donné la liste des questions qu’il entendait soulever : « l'escalade de la campagne de répression (…) menée par les autorités marocaines », « la poursuite du pillage marocain des ressources naturelles du Sahara », « le recours du royaume marocain à de graves actes de provocation, tels les manoeuvres militaires (…) et le renforcement du mur militaire marocain » et « la nécessité de trouver un mécanisme onusien » qui attribuerait à la MINURSO le contrôle des droits de l'Homme au Sahara…

On le voit, rien qui aille au fond du problème. Juste des questions qui, d’abord, se résoudraient d’elles-mêmes si une solution était trouvée au différend. Ensuite des questions auxquelles la communauté internationale a déjà répondu.

Le Conseil de Sécurité a en effet déjà rejeté la proposition algérienne de charger la MINURSO de la question des droits de l’homme. Et la communauté internationale a clairement dit que, tant que le problème ne trouverait pas une solution « juste, durable et mutuellement acceptable », c’est la loi marocaine qui s’appliquerait au Sahara.

A l’occasion de l’affaire Aminatou Haidar, cela a été re-confirmé. L’Espagne et la France l’ont explicitement déclaré.

Quant au Maroc, il réaffirme cela dans la dernière lettre du ministre des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, envoyée au Secrétaire général Ban Ki-Moon. Après avoir relevé que «les autres parties usent à dessein et abusent à volonté d’actions de propagande et de campagnes orchestrées sur la question des droits de l’homme, à partir de cas isolés et instrumentalisés - qui ne correspondent en rien à la définition et aux obligations des véritables “défenseurs des droits de l’homme“ - à l’heure où ces parties, l’Algérie et le Polisario, sont, à divers titres, mal placées pour pouvoir s’approprier, en toute crédibilité, cette noble thématique», le ministre écrit au Secrétaire général de l’ONU : « comme cela a été rappelé par certains Etats, concernés par ce différend régional, la loi marocaine, porteuse de droits et de garanties mais également d’obligations et de responsabilités, s’applique et s’appliquera conformément à la pratique internationale au Sahara marocain».

Si la réunion informelle d’Armonk doit d’abord rapprocher les points de vue –sinon trancher- sur ces questions-là, qu’on nous passe l’expression, on n’est pas sorti de l’auberge !

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