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mardi 16 mars 2010

Inquiètude du Maroc et l'ensemble des pays de la région

L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale a souligné, lundi, que la situation dans les camps de Tindouf inquiète non seulement le Maroc, mais l'ensemble des pays de la région parce que ses conséquences risquent d'avoir des effets sécuritaires désastreux sur la région méditerranéenne, le Sahel et le Sud de l'Europe.

«C'est pourquoi le Maroc dénonce l'attitude irresponsable de l'Algérie qui, pour mettre en oeuvre son agenda hégémonique sur la région, met en péril la paix et la sécurité régionales et internationales», a ajouté le diplomate marocain, qui s'exprimait lors de la 13e session du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'Onu.

Dans un droit de réponse à l'ambassadeur algérien, qui avait évoqué la situation des droits de l'Homme dans les provinces du Sud, M. Hilale a indiqué que la situation dans les camps de Tindouf requiert l'attention de la communauté internationale et interpelle les membres du CDH pour deux raisons gravissimes, à savoir les violations des droits de l'Homme dans ces camps depuis 35 ans et le facteur de déstabilisation que cette situation génère pour la région.

S'agissant des violations des droits de l'Homme, le diplomate marocain a relaté à son homologue algérien les faits énumérés par le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) de 2009 et qui contredisent l'affirmation de l'ambassadeur d'Algérie quant à l'accès des agences de l'Onu et des ONG internationales aux camps. «Ce rapport que mon collègue algérien ne peut contester, confirme que le HCR a très peu d'accès dans les camps particulièrement pour ce qui touche le milieu judiciaire et carcéral dans les camps, domaines qui demeurent très opaques», a précisé M. Hilale.

Ledit rapport a aussi relevé que «la région de Tindouf est une zone militaire à l'accès restreint et que des postes existent à la limite des camps et de l'Algérie» et signalé qu'«en sa qualité de pays hôte, une responsabilité particulière revient à l'Algérie notamment pour ce qui est de l'aide humanitaire et du respect des droits de l'Homme», a poursuivi M. Hilale à l'adresse du diplomate algérien.

Le rapport, a-t-il encore plaidé, a souligné que «l'Algérie est appelée à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir à tous les individus présents sur son territoire la protection des conventions internationales des droits de l'Homme dont elle est signataire».

M. Hilale a mis au défi le diplomate algérien d'inviter HRW à Tindouf, se disant persuadé qu'une telle éventualité ne pourra pas advenir, car, a-t-il précisé, un pays qui viole les droits de l'Homme de ses propres citoyens, n'a aucun respect pour les droits des autres, notamment les populations de Tindouf.

Evoquant les risques de déstabilisation auxquels la situation dans les camps de Tindouf expose la région, le diplomate marocain a indiqué que les derniers enlèvements de ressortissants européens par les terroristes de l'AQMI (Al-Qaïda dans le Maghreb islamique) ont confirmé les inquiétudes du Maroc que le désespoir dans les camps, les violations des droits de l'Homme et l'absence de l'autorité du pays hôte allaient transformer ces camps en un terreau fertile pour la nébuleuse d'Al-Qaïda.

Selon lui, le rapport de l'Institut américain POTOMAC de janvier 2010, intitulé «Maghreb et Sahel Terrorism : Addressing the Rising Threat from al-Qaeda et other Terrorists in North et West-Central Africa» confirme la réalité et l'ampleur de la menace terroriste dans la région du Sahara et son impact sur la stabilité et la sécurité des Etats de la région.

En outre, a-t-il relevé, The National Committee on American Policy a souligné, la semaine dernière, que la frustration des jeunes dans les camps de Tindouf les rend «vulnérables à l'idéologie extrémiste d'Al-Qaïda dans le Maghreb Islamique» et c'est pourquoi, a ajouté M. Hilale, il a appelé au règlement de la question du Sahara pour contrer la menace terroriste en Afrique du Nord.

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