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mercredi 3 mars 2010

Le Maroc, l'Europe et les coups de boutoir d'Alger


Si d'aventure il persistait un tant soit peu encore un doute sur le machiavélisme algérien à l'égard du Maroc, les derniers événements viendraient nous en apporter la preuve : le gouvernement algérien nourrit une hargne contre notre pays, il met en œuvre une stratégie que l'on qualifierait volontiers de «coups de boutoir», il s'emploie, les armes diplomatiques aidant, à combattre le Maroc. On s'épuiserait à chercher les raisons de ce comportement. Il relève pourtant d'une prosaïque simplicité. L'octroi par l'Union européenne au Maroc du Statut avancé non seulement a donné lieu à un flot de commentaires désabusés à Alger, suscité un désarroi sans nom, mais il commence à inquiéter le gouvernement algérien.



Cette inquiétude, résultat d'une crispation dont on s'est habitué depuis des années, tient au fait que le Statut avancé, outre un défi, constitue d'abord un hommage au Maroc, à la politique de réformes fondamentales engagées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il traduit également une manière de «saut qualitatif », parce que les réformes, la mise à niveau globale et multiforme à laquelle, non sans audace, se livre notre pays depuis dix ans maintenant, contredisent à l'évidence l'irascible crispation du gouvernement algérien, soumis à rude épreuve, confronté à une très forte inflation économique et à une paupérisation galopante.

Comparaison n'étant jamais raison, nous assistons à une sorte de dénivellement structurel. Le gouvernement algérien, qui tourne délibérément le dos à tout progrès au niveau de l'édification du Maghreb, ne se résout pas aux avancées institutionnelles, économiques, sociales et démocratiques du Maroc. Il ne voit pas non plus de bon œil le partenariat stratégique que celui-ci instaure avec l'Union européenne. A sa machiavélique initiative, un groupe interparlementaire européen vient de voir le jour, composé de députés européens, suédois, belges et autres, qui se sont cru autorisés à contester l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, d'exiger simplement sa suppression alors qu'il n'expirera en principe qu'au mois d'août 2011.

Au motif que l'exploitation et la valorisation des pêches ne profitent pas au « Sahraouis », ces députés vont donc à contre courant de la politique de l'Union européenne, souvent de celle des Etats qu'ils représentent et, surtout, se transforment en chantres de la propagande des dirigeants algériens qui ne s'encombrent d'aucun principe pour laisser croupir dans la misère des populations entières à Tindouf et préfèrent dilapider des sommes colossales pour acquérir des armes et menacer le Maroc et le Maghreb.

A la veille du Sommet Maroc-Union européenne, fixé au 7 mars à Grenade, on peut également s'interroger sur cet étrange groupuscule de « députés de gauche espagnols » qui vient d'être créé et qui n'a de cesse de ruer dans les brancards des propagandistes algériens, demande la rupture avec le Maroc et, pour peu que l'on y prête attention, exprime plutôt une amertume face au succès du Statut avancé… Aux antipodes des politiques de leur pays, ils croient pouvoir faire revenir en arrière l'Europe et contester le soutien de celle-ci aux importantes réformes que le Maroc met en œuvre avec succès. Or, on ne le répétera jamais assez, la main du gouvernement algérien est d'autant plus visible qu'elle ne nous reprendra plus à l'amphigouri : le Statut avancé signifie l'hommage officiel aux réformes majeures, donc l'avancée intrinsèque du Maroc, qui plus est un pays n'ayant ni manne pétrolière, ni un Fort Knock de dollars mais simplement son irréductible ardeur au travail et à l'initiative. Il signifie aussi l'écart qui se creuse au niveau des taux de croissance et des chantiers porteurs des pays de la région.

Le gouvernement algérien a décidé de porter des coups de boutoir – qui sont autant de coups bas – à cette vision prospective qui se dessine en Euro-Méditerranée et où le Royaume du Maroc constitue, sinon l'un des piliers, à tout le moins une pièce centrale de l'édifice. L'Algérie, le Nigéria et l'Afrique du sud, dont on dit depuis quelques temps qu'ils forment un « Axe stratégique », auraient beau former le « groupe de défense des droits du peuple sahraoui », ils seraient mieux inspirés, en revanche, s'ils prenaient en charge les attentes de leurs peuples respectifs, assuraient un partage équitable des richesses et combattaient la pauvreté rampante qui menace leurs économies et marginalise des populations entières.
Le Maroc ne peut se comparer à aucun autre pays, il plaide la fraternité et la solidarité maghrébine. Mais il se heurte au refus obstiné des dirigeants algériens qui, plutôt que de s'inscrire dans une dynamique régionale porteuse, n'ont de raison de gouverner et d'être que de nourrir la haine anti-marocaine et de combattre notre pays.




Par LE MATIN

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