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mercredi 11 novembre 2009

Fermeté Royale et patriotisme


Fermeté Royale et patriotisme

L'annonce par Sa Majesté le Roi Mohammed VI d'un plan intégré pour imprimer une nouvelle dynamique à l'esprit de la Marche Verte ne constitue pas seulement une orientation majeure dans la gestion de l'affaire du Sahara, mais un événement majeur. Il participe d'une pédagogie et décline surtout une conviction. Celle-ci se résume à ce constat : l'affaire du Sahara est une affaire nationale, populaire, d'autant plus intégrée dans le cœur de toutes et tous les Marocains qu'elle est indivisible et ne prête à aucune confusion, à nul amalgame et ne se réduit certainement pas au scabreux jeu de désinformation. D'où qu'il vienne, d'où qu'il soit déployé.
Le plan que Sa Majesté le Roi entend mettre en œuvre est un pas considérable dans la manière de penser et de continuer le processus de réflexion sur ce problème. Il tombe à point nommé, et comme pour l'annonce en avril 2007 de l'Initiative pour l'autonomie, il prend de court nos adversaires, plongés dans leur arrogance et leur volonté de fourvoyer l'opinion internationale.

Le Plan royal, décliné en 5 points, constitue à présent une riposte, efficiente et sans détour surtout, à cette maladroite propagande algérienne qui, procédant par amalgame, ne cesse de mélanger les choses avec une mauvaise foi caractérisée. Tous les paramètres d'une réorientation sont réunis dans cette nouvelle « feuille de route » de l'affaire du Sahara. Elle déploie un ensemble de mesures, réfléchies et inédites, inscrites dans un contexte national, régional et international. Il s'agit de mettre en œuvre la politique de régionalisation au Sahara, telle que préconisée depuis des années par Sa Majesté le Roi, de manière à conférer aux provinces du Sud le pouvoir de gérer leurs propres affaires. C'est un point central, il est au cœur de la modernité du Maroc, il est aussi le pilier d'une vision royale proclamée. Le Souverain demande au gouvernement la mise en place d'un modèle de déconcentration et de bonne gouvernance locale, en intimes concertations avec les autorités et les collectivités locales.

D'un autre côté, il annonce aussi la nécessité de restructurer le CORCAS (Conseil royal consultatif des affaires sahariennes) avec, à la clé, sa recomposition, sa nouvelle représentativité et en associant de nouvelles compétences et de nouvelles élites. Il s'agit-là, comme le précise le Souverain, de mettre en adéquation la nouvelle réalité politique, sociale et culturelle avec un instrument qui gagnerait en force et en efficacité à être remodelé. Parallèlement, Sa Majesté le Roi décide de réviser « le champ d'action de l'Agence du Sud », lui fixant évidemment des priorités, assignant une mission de développement, notamment humain, et lui demandant de contribuer à assurer un meilleur retour de nos frères séquestrés dans les camps de Tindouf. A cet effet, et le Souverain le souligne, un mouvement de soutien populaire devrait accompagner toutes ces réformes, parce que la gestion de ce dossier ne relève d'aucune force, fût-elle puissante, mais de l'ensemble de la communauté nationale. Celle-ci, toutes forces confondues, devrait se mobiliser comme un seul homme pour inculquer aux nouvelles générations l'esprit patriotique.

C'est une charte comportementale que le discours de Sa Majesté le Roi décline ici. Cependant, autant elle est « recentrée » au plan national, et dotée d'objectifs précis, autant elle implique l'autre exigence : la mobilisation en externe, sur le plan international notamment, là où nos adversaires croient impunément faire feu de tout bois, y compris et surtout en sabotant le processus de négociations que les Nations unies parrainent. Le Plan royal, par la profondeur de sa vision, les audacieuses ouvertures, l'esprit positif, imprime, en effet, une nouvelle dynamique à la perception que nous nous faisons du dossier du Sahara, trente-quatre ans après la Marche verte, deux ans et demi après le lancement du plan d'autonomie. Le Maroc, s'il s'est d'emblée inscrit dans la dynamique de la paix, s'il a derechef accepté le principe de la négociation politique et consensuelle, c'est parce qu'il a d'abord cimenté son front intérieur.

Le chapitre des droits de l'Homme en constitue l'une des pierres angulaires, car le Roi du Maroc, on ne le répétera jamais assez, ne s'est jamais accommodé en son for intérieur, en ses actes et en sa réflexion, d'un règne où séviraient les violations flagrantes des droits humains. C'est peu dire, et les témoignages internationaux en font foi, qu'il a révolutionné la notion des droits de l'Homme, parce qu'il a réformé la réflexion et la praxis dans ce domaine, il a accordé à la femme ses droits, créé une instance, l'IER, qui n'a pas eu son équivalent, mis en place une institution, le Conseil consultatif des droits de l'Homme, sur lequel il veille personnellement, lancé une audacieuse politique de réinsertion et de formation des détenus, donné à l'Homme sa dimension grâce à la création de l'INDH. Il est très peu de pays qui peuvent s'en prévaloir, d'autant plus que sur ce point, le Maroc a réalisé sa révolution, une révolution « copernicienne » à nulle autre pareille en Afrique et dans le monde arabe.

On ne jette pas la pierre! Mais nos voisins voudraient-ils s'en prendre à nos institutions, qu'ils feraient mieux de regarder chez eux, là où chaque jour la violence de l'Etat se fait sentir contre des dizaines de citoyens. Le Souverain a dénoncé dans son discours ceux qui louvoient et fourvoient en même temps, se prévalant de la liberté à sens unique. Antipatriotes, stipendiés de nos adversaires, ils ont cru jouer la double partition : bénéficier des libertés au Maroc et en même temps trahir ces mêmes libertés, trahir le peuple marocain et se jouer de ses idéaux. « Cinquième colonne », avait-on dit ! Ils ne peuvent continuer leur forfait, au prétexte qu'ils réclament la liberté. Et ceux qui les soutiennent dans cette folle entreprise ne peuvent, non plus, agir à leur guise. « Fini le temps du double jeu », a dit solennellement le Souverain. Par LE MATIN

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