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lundi 28 décembre 2009

Le cas d'A. Haidar ne doit pas éclipser les souffrances des Marocains séquestrés à Tindouf


Le cas d'A. Haidar ne doit pas éclipser les souffrances des Marocains séquestrés à Tindouf

Le cas d'A. Haidar ne doit pas éclipser les souffrances des Marocains séquestrés à Tindouf

Le tapage médiatique sur le cas d'Aminatou Haidar ne devrait pas éclipser les souffrances et les violations des droits de l'Homme que subissent depuis plus de 30 ans les populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie, affirme Thomas Hollowell, écrivain américain et auteur d'un récent ouvrage sur le calvaire qu'avaient enduré les prisonniers de guerre marocains dans les geôles du Polisario.





Propos recueillis par Naoufal Enhari

"C'est une honte que Haidar ait entamé une grève de la faim pour faire entendre sa voix, alors que des dizaines de milliers de personnes dans les camps de Tindouf souffrent d'un déni de liberté d'expression", déplore dans un entretien à la MAP, Thomas Hollowell, auteur de l'ouvrage "A True Story of a Forgotten War in the Sahara Desert of Morocco" (Une histoire réelle d'une guerre oubliée au Sahara marocain), publié récemment aux Etats-Unis.


+Les séquestrés de Tindouf sans droit de parole+


Il est paradoxal, relève-t-il, que Haidar jouit de "la liberté de mouvement, dispose d'un passeport, marocain en l'occurrence, et voyage là où elle veut, alors que ces populations sont contraintes de rester cantonnées dans des camps où leur liberté de mouvement est réduite à néant".

"Je pense que si ces personnes bénéficiaient de la même liberté de mouvement que Haidar, elles ne manqueraient certainement pas de révéler au monde entier ce qu'il en est réellement de la situation humanitaire" dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, fait-il encore remarquer.

"J'aurai aimé que toute cette affaire jette plutôt la lumière sur la souffrance des populations dans les camps de Tindouf, là où la voix de plusieurs personnes mérite d'être entendue", a dit M. Hollowell, dont l'ouvrage relate l'histoire oubliée et les conditions inhumaines de captivité des anciens prisonniers de guerre marocains dans les geôles du Polisario et comment ils ont été torturés et réduits à l'esclavage et au travail forcé pendant des décennies.

Le livre de Hollowell relate en effet l'histoire réelle d'un médecin marocain originaire de Fès, Azeddine Benmansour, capturé par le Polisario le 24 août 1979 alors qu'il effectuait son service militaire dans la localité de Lebouirate.

Benmansour a ainsi croupi pendant près de 25 ans dans les geôles du Polisario, soumis à toute sorte d'humiliation, de torture et de privation, jusqu'à sa libération en septembre 2003, au même titre que d'autres prisonniers de guerre marocains, sous la pression de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'homme.

"C'est là une face cachée de ce conflit que j'ai voulu connaitre davantage et faire découvrir aux autres", souligne Thomas Hollowell, regrettant que la réalité de ce conflit et l'histoire tragique des anciens prisonniers de guerre marocains restent mal connues du grand public, notamment aux Etats-Unis.


+Souveraineté marocaine incontestable+


Evoquant par ailleurs l'avenir de la région du Sahara, Hollowell confie que le futur de ce territoire est et ne peut être qu'avec le Maroc, relevant à cet égard que contrairement à ce qu'essayent de véhiculer certaines parties, le Polisario est loin d'être "démocratique et respectueux des droits de l'homme".

"J'ai visité les provinces du Sud à plusieurs occasions, et j'ai constaté que le Maroc y a réalisé des choses magnifiques, notamment en terme d'infrastructures", a-t-il dit, qualifiant d'"incontestable" la souveraineté du Maroc sur cette partie du Royaume du fait des liens historiques avérés et attaches socioculturelles que les habitants de cette région ont de tout temps entretenus avec le reste du pays.

L'écrivain américain souligne ainsi que le plan d'autonomie proposé par le Maroc constitue un "cadre parfait" pour permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires locales dans le cadre de la souveraineté du Maroc, affirmant être "intimement convaincu que le Maroc est sur la bonne voie pour mettre en oeuvre son plan d'autonomie pour la région".

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