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jeudi 24 décembre 2009

Mohamed Ali Najjab raconte ses déboires dans les camps de Tindouf : Retour sur une période sombre


Mohamed Ali Najjab raconte ses déboires dans les camps de Tindouf : Retour sur une période sombre


On ne doit pas parler de Polisario mais d’Algrérisario». C’est ainsi que Mohamed Najjab, pilote et ancien détenu au camp de Tindouf pendant 25 ans, a qualifié les séparatistes, lors d’une table ronde organisée le 18 décembre par l’Association des anciens élèves casablancais. Najjab considère le Polisario comme une entité sans âme à la solde des Algériens et qui a perdu sa raison d’être après la fin de la guerre froide. A preuve, la présence permanente des officiers algériens au bureau de Mohamed Abdelaziz qui ne prend pas de discision sans l’aval des Algériens. « Si on donne le choix aux Sahraouis de Tindouf, je suis sûr et certain que personne -et je dis personne- ne va rester un seul jour dans ces camps. Mais l’Algérie lutte acharnement contre un tel retour ». L’ancien prisonnier a donné l’exemple de Lahbib Ayoub et Omar Hadrami, deux membres fondateurs du Polisario et deux des ex-fervents défenseurs de la cause sahraouie qui ont fini par abandonner les thèses séparatistes et retourner au Maroc.
Mohamed Najjab ne mâche pas ses mots à l’égard de l’Algérie considérée comme la première responsable de la torture à Tindouf. «Ce sont des officiers algériens avec leurs tenues militaires algériennes qui mènent les interrogatoires. Et plusieurs prisonniers marocains ont été emprisonnés dans des geôles algériennes», affirme-t-il.
Sur la question des droits de l’Homme, M. Najjab rappelle que le Polisario n’a aucun respect pour ces droits. A preuve, il a traité les prisonniers marocains en violation totale de la Convention de Genève que l’entité fantoche n’a jamais paraphée : « On a comptabilisé la violation de 56 articles de cette Convention » par les mercenaires et leurs séides algériens.
L’ancien officier marocain est également revenu sur sa propre expérience dans les camps de Tindouf et souligné avoir été mis avec d’autres anciens membres des FAR dans des fosses humides, sans eau, ni médicaments et avec en guise de repas, une poignée de riz ou des spaghettis.
Avec la même voix ferme, Najjab a continué à raconter son histoire, pendant vingt minutes, devant un public ébahi et ému. Il semblait ainsi exorciser les démons du passé et faire le deuil d’événements qui continuent à tarauder sa mémoire. L’ancien prisonnier a rappelé à l’assistance qu’il a été condamné à des travaux forcés qui duraient de l’aube au coucher de soleil, dans des conditions inhumaines et humiliantes. Il a été objet de torture et de la maltraitance. Il se souvient de ses 46 compagnons d’infortune décédés sous la torture, en 1980 et enterrés par lui-même. Il se souvient aussi de ces 300 prisonniers disparus sans laisser de trace. Najjab a affirmé que c’est grâce à la force de travail des prisonniers que le camp de Tindouf a surgi de nulle part.
Cette situation de violation des droits humains les plus élémentaires met Najjab hors de lui et le pousse à se demander où sont passées les ONG des droits de l’Homme quand des militaires et de simples citoyens marocains étaient torturés et assassinés par le Polisario. Najjab a confié qu’il ne comprenait pas le tapage médiatique fait autour d’Aminatou Haidar et des autres séparatistes dits de l’intérieur. Il se demande qui sont ces gens? «Je crois que ce sont des traîtres ni plus ni moins. Ces gens doivent être traités comme des traitres à la patrie et puisqu’ils ont choisi de s’aligner sur les thèses de nos ennemis, ils n’ont qu’à être remis à la Croix-Rouge pour qu’elle les achemine vers Tindouf », avance-t-il.
Cette table ronde a connu aussi l’intervention de Dahi Akai, un membre fondateur du Polisario qui a regagné la mère patrie.
Après avoir évoqué les relations historiques entre le Royaume et ses provinces sahariennes et le total irrespect des droits de l’Homme par le Polisario, Dahi a affirmé que « 85% des séquestrés de Tindouf sont des Algériens d’origine marocaine » et du coup, l’Algérie soutient une population qu’elle considère actuellement comme algérienne même si elle est d’origine marocaine. De son côté, Mohamed Yaslam, un activiste associatif et un ancien détenu, s’est arrêté sur les violations répétées des droit de l’Homme commises par le Polisario et les a qualifiées d’affreuses et d’abominables.

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