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mardi 13 octobre 2009

Comment aider l'Algérie à surmonter sa frustration ?


Comment aider l'Algérie à surmonter sa frustration ?

La Charte des Nations unies a donné un mandat permanent au Secrétaire général pour rechercher tous les moyens afin d'éviter un conflit ou y mettre fin, conformément au rôle essentiel de l'Organisation qui n'est autre que de préserver ou de rétablir la paix dans le monde. Soit. En la question du Sahara marocain, le Conseil de Sécurité a constamment et clairement souligné qu'il ne pourrait imposer une solution. D'où le processus de négociations en cours initié par les instances onusiennes.
Son objectif principal consisterait à aider les parties à établir les intérêts respectifs pour ensuite leur permettre de trouver une solution qui satisfait les intérêts de tous et chacun. Il s'agit pour le médiateur de définir encore le problème au cœur du conflit et d'en circonscrire les paramètres sans qu'il oublie qu'il existe des personnes qui «vivent» ce conflit puisque séquestrées dans les camps de Lahmada.

Dans le fond, l'on a affaire à un type d'hostilité exutoire (qui se définit dans un lexique en tant que manifestation agressive servant de soupape à une colère refoulée). Une hostilité que le médiateur est appelé à désamorcer. D'ailleurs, le choix qui s'est porté sur Christopher Ross en tant qu'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, n'est pas anodin. Depuis sa nomination, il a pu faire une évaluation des facteurs qui empêchent les interactions constructives mais ne peut se prononcer pour l'heure.

Autrement dit, comment aider l'Algérie à traduire sa frustration en besoin émotif?
Evidemment, les nostalgiques des mouvements de libération trouveront toujours matière à se lamenter et à crier aux injustices. Sauf qu'en se documentant, ils découvriront que l'Histoire n'a jamais fait de différence entre les Provinces du Nord et celle du Sud. Il suffit de lire tout comme ils feraient bien de se documenter sur le sort des Sahraouis détenus en Algérie et partant de méditer sur le fait qu'un nombre important de dirigeants polisariens qui ont décidé de regagner le Royaume est en progression constante.

Retour sur l'hostilité exutoire. La stratégie d'invention se diviserait en trois étapes : permettre à la partie de se défouler (et elle le fait moyennement a lot …), établir la source de frustration (leadership et voie atlantique qui pourrait être négociée dans le cadre maghrébin) pour ensuite intégrer le besoin correspondant aux négociations. Dans le cas d'espèce, la proposition marocaine est de nature à extirper une épine enfoncée depuis une longue date dans la région du Maghreb étant donné que le polisario serait mort dans l'œuf si ce n'était l'Algérie qui l'alimentait, après l'avoir créé. Et si les mercenaires algéropolisariens, via leurs porte-parole officiels algériens, continuent d'exiger des conditions inacceptables (le tournis dans un processus), les Nations unies doivent en tirer les conséquences qui s'imposent. Il est temps, en effet, de tourner la page alors que l'on est à même de clamer en toute latitude (le vieux refrain) :
« Mon toit est d'acier/ Mes recoins sont de pierre/ Soufflez, ô vents et tempêtes, qu'il pleuve des trombes, je ne crains nul danger…. »

Et l'on ne dira jamais assez que le Maroc a lancé l'une des initiatives les plus pertinentes et les plus courageuses qui, par sa sincérité et son caractère, s'inscrit dans un esprit nouveau de règne pour conforter le Royaume dans sa marche pour le progrès, la démocratie et l'unité de tous les Marocains. En apportant son soutien à Rabat, la communauté internationale s'est alignée sur ce principe et conditions lesquels sont conformes aux normes internationales.
Un alignement qui fait défaut à certains pays-membres du mouvement des non-alignés.

En clair, le Mouvement des non-alignés prétendait à sa création offrir une ligne de résistance contre les prétentions hégémoniques de deux superpuissances. Ainsi, la Conférence de Belgrade (1960) a édicté dans l'une de ses conditions qu'il faut mener une politique étrangère indépendante fondée sur la coexistence pacifique. Cela devait marquer un refus déterminé de tout alignement sur l'une ou l'autre puissance. Progressivement, les choses ont changé et ce, à partir du Sommet d'Alger en 1973 (Alger qui se positionne depuis en partie intéressée dans le dossier du Sahara) au cours duquel Cuba joue un rôle décisif dans cette dérive marxisante du Mouvement des non-alignés……
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Convulsions

L'Algérie est toujours en proie à des convulsions. Ce n'est pas écrit mais on imagine aisément l'état actuel de certains hauts responsables et la réaction nauséeuse de la population due au laisser-aller dans la gestion du pays. Par dérives et glissements successifs, le jeu d'Al Mouradia est on ne peut plus clair : son implication en tant qu'acteur illégal dans le différend du Sahara marocain présente des enjeux majeurs non seulement dans la prolongation de la violence, dont les logiques se complexifient.
Mais en la question du Sahara marocain, il s'agit d'un autre enjeu majeur consistant en la difficulté d'identification des mobiles que certains poursuivent.
Le jeu idéologique étant dépassé puisque les temps de la guerre froide sont inscrits aujourd'hui dans la période glacière, la communauté internationale n'est plus dupe alors que la diplomatie algéro- pétrolière subit successivement des revers. C'est la fin de la diplomatie du « cappuccino», le moussant des hydrocarbures ne faisant plus effet.

Par Latifa Cherkaou

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