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lundi 26 octobre 2009

Le réalisme politique ne perd pas son droit


La marocanité du Sahara a toujours été reconnue par les grandes puissances européennes



Douze avril 1945. Les derniers mots politiques qu'on enregistra de Roosvelt, ex-président des Etats-Unis, furent : « la seule borne à nos accomplissements de demain, ce sont nos doutes d'aujourd'hui ». Mais nul doute sur la légitimité de la souveraineté marocaine sur son Sahara. Celle-ci étant confirmée par de multiples preuves historiques, juridiques et politiques puisque les dynasties qui se sont succédé au pouvoir, du XIe siècle jusqu'au XXe siècle, sont nées dans cette région. Force est de constater également que la marocanité du Sahara a toujours été reconnue par les grandes puissances européennes bien avant le déclenchement de la première guerre mondiale.

La convention secrète franco-britannique du 5 août 1890 attestait de la marocanité de la région de Saquiat Al Hamra Oued Dahab. En cette période, l'Espagne avait aussi reconnu la souveraineté du Royaume sur le Sahara et ce, jusqu'aux confins de Oued Drâa. La convention franco-espagnole du 8 octobre 1904 et celle du 3 avril de la même année reconnaissent de manière implicite la marocanité du Sahara alors que la convention d'Algésiras de 1906 garantissait l'intégrité territoriale du Maroc et précisait que sa souveraineté légitime s'étendait sur l'ensemble de sa partie sud. L'accord de Madrid, finalisé et paraphé quelques jours seulement après

la Marche Verte

, stipulait, entre autres, la rétrocession du Sahara au Maroc et, ce faisant, illustrait aussi le principe de négociation directe entre la puissance coloniale que fut l'Espagne et l'ayant droit qu'était le Maroc. Elle consacrait tout simplement le principe de décolonisation.

Cette même décolonisation que S.M. Hassan II, Mokhtar Ould Daddah et Houari Boumedienne avaient réclamée lors d'un Sommet tripartite réuni à Nouakchott en mai 1973, ensuite en juin à Agadir où le président algérien n'hésita pas à réaffirmer son soutien au Maroc et exiger le retour du Sahara à la mère patrie. Mieux. A propos des Marocains sahraouis résidant dans le sud marocain, le 12 juin 1975 au Palais du Pardo, le général Franco recevant le secrétaire général de l'ONU, Kurt Waldheim, avait déclaré, avec une nuance de regret dans la voix mais avec assurance que « si ces populations ne veulent plus de l'Espagne, il est clair que l'Espagne doit s'en aller » et demandé aux Nations unies d'aider son pays dans ce processus de désengagement.

Dès lors, on est en droit de se demander de quel droit l'Algérie se positionne en partie prenante dans ce dossier ? Sachant que le réalisme politique ne perd pas son droit, l'ancien président du gouvernement espagnol, Felipe Gonzales, tout en exprimant son soutien à la proposition marocaine, s'interroge sur le rôle de l'Algérie dans le conflit qui dure depuis plus de 35 ans. « Pourquoi l'Algérie intervient-elle dans ce conflit? Personne ne le sait », s'est-il demandé lors d'une rencontre-débat organisée par Caixa Forum. La réponse se trouverait-elle à
La Havane

à laquelle la résidence des bougainvilliers sur les hauteurs d'Alger aurait prêté allégeance ? Dès lors, pour quelle raison Raul Castro se serait-il déplacé dans la capitale algérienne la veille de la déclaration d'une troisième candidature à la présidence ? Quant aux récentes remarques de chercheur espagnol rétribué par la presse algérienne, elles font flop puisque le commentaire délivre une autre lecture : chercher des poux dans le PSOE dont Felipe Gonzales demeure l'un des membres influents de ce parti socialiste ouvrier espagnol.

Aussi, l'aigle doit laisser les petits oiseaux chanter, sans se soucier de savoir pourquoi ils chantent. Dixit Winston Churchill. Soit. La vérité, sous entendue, vient aussi de la 4e Commission au lendemain de l'adoption sans vote de la résolution sur le Sahara.
A cette occasion, l'Union européenne, par la voix de son ambassadeur suédois Anders Liden, a réaffirme sa « préoccupation » quant aux implications du Sahara sur la sécurité régionale. En désignant Christopher Ross en tant que représentant du secrétaire général de l'ONU et dont la fonction n'était autre que Coordinateur de la lutte antiterroriste au sein du département d'Etat américain, les Nations unies ont, quelque part, cerné la problématique réelle de la question : les camps de Tindouf se situant dans un no man's land, pour l'heure algérien. Tindouf, terre marocaine dont le colonisateur français avait amputé le Maroc pour l'annexer à l'Algérie après l'avoir intégrée ainsi que d'autres terres situées sur les frontières orientales du Royaume, au territoire français. Et c'est sur cette même terre, qui juridiquement et administrativement relevait du Royaume, que l'Algérie a choisi par un geste délibérément vexatoire pour le Maroc d'installer ses rejetons polisariens. En tout état de cause, l'histoire de l'immigration irrégulière s'est écrite dans l'espace désertique de l'Algérie, espace de transit pour des centaines de jeunes sub-sahariens en quête d'un monde meilleur.

Cette vague d'immigrants, présentant d'ailleurs une aubaine pour le polisario, traverse un certain nombre de couloirs. En l'espèce, l'on se penche sur celui qui longe la côte ouest africaine et remonte vers l'Algérie, puis le Maroc, en passant par le Ghana ou
la Côte

d'Ivoire, puis le Burkina Faso ou encore celui qui débouche à l'extrême sud-est du Maroc en parcourant le Mali puis
la Mauritanie. C'est

dans ce couloir qu'opère le polisario. Ainsi commence le trafic de la traite des hommes, le trafic des immigrés.

Lequel permet aux baronnets de la bande de Abdelaziz Marrakchi de s'enrichir encore plus comme si les détournements de l'aide humanitaire ne leur suffisaient pas.
En le domaine, l'élite galonnée et les dirigeants du Croissant rouge algérien ont également leur commission.

Contre qui l'Algérie s'arme-t-elle ?
Qu'a donc fait le Maroc pour mériter cette affligeante ingratitude algérienne, lui qui a tant fait pour épauler la révolution de l'Algérie combattante dont le Maroc accueillait et hébergeait les chefs et autres dirigeants ?
Contre qui l'Algérie s'arme-t-elle? D'ailleurs en campant sur une position en porte-à-faux, elle renie les engagements de

la Charte

portant création de l'UMA qui rappelle le devoir des Etats membres de s'abstenir d'appuyer ou de soutenir tout mouvement séparatiste cherchant à porter atteinte à l'unité nationale et l'intégrité territoriale de ces Etats.

Aussi, s'évertuer à contrarier l'entreprise marocaine et en plaidant pour l'exercice par le peuple (quel peuple ?) du droit de disposer de lui-même, l'autodétermination signifiant de créer un micro-Etat vassalisé, manipulable à l'envi selon les exigences des rapports de force entre elle et le Maroc.Autrement dit, la communauté internationale a traité de l'accessoire tout en évitant l'essentiel. Et des derniers travaux de la 4e Commission onusienne, va s'instaurer une réflexion où les intrigues n'auront pas lieu d'exister.


Par Latifa Cherkaou

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