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lundi 12 octobre 2009

L'initiative d'autonomie a fait prendre un tournant décisif au processus de recherche d'une solution politique


L'initiative d'autonomie a fait prendre un tournant décisif au processus de recherche d'une solution politique


L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, M. Mohamed Loulichki, a souligné, vendredi soir à New York, que l'initiative marocaine d'autonomie a fait prendre un tournant décisif au processus de recherche d'une solution politique, et exprimé le "souhait ardent" du Royaume de régler le différend sur le Sahara.

"Cette initiative qualifiée de sérieuse et de crédible par le Secrétaire général autant que par le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé une dynamique et a fait prendre un tournant décisif au processus de recherche de la solution politique souhaitée", a précisé M. Loulichki devant la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU.

Face à la dynamique engendrée par l'initiative d'autonomie et à l'appréciation positive qui en a été faite par le Conseil de sécurité, les autres parties ont opposé la même politique d'obstruction en invoquant la question des droits de l'Homme dans les provinces du Sud du Royaume, a-t-il déploré.

A cet égard, l'ambassadeur a rappelé que "depuis dix ans le Maroc, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, s'est engagé dans un vaste chantier pour consolider son identité plurielle et son respect de la dignité humaine et mis en oeuvre des réformes ambitieuses concernant notamment les droits de la femme, le développement humain, la justice transitionnelle et l'exercice effectif des droits politiques, économiques sociaux et culturels pour tous les Marocains et sur toute l'étendue du territoire nationale".

Ces efforts, a-t-il dit, ont été salués par l'ensemble de

la Communauté
internationale et ont valu au Maroc le premier statut avancé auprès de l'Union européenne, relevant également que lors de l'examen périodique universel entrepris en avril 2007, le Conseil des droits de l'Homme s'est félicité des réformes réalisées et a encouragé le Royaume à persévérer sur la voie du renforcement de l'Etat de droit.

Il a ajouté que le Maroc, en préparant l'initiative d'autonomie, a veillé à y incorporer des mécanismes garantissant le respect des droits de l'Homme, qui ont contribué au renforcement de sa crédibilité et de sa pertinence.

"Ceux qui ont évoqué de prétendues violations des droits de l'Homme dans les provinces du Sud donnent toute sa pertinence à l'adage selon lequel il est plus facile d'arracher un brin d'herbe dans le pot de fleurs de son voisin qu'un baobab de son propre jardin. Ils feraient mieux de méditer cet adage: qui a un toit de verre ne s'aventure pas à jeter des pierres à son voisin", a-t-il, par ailleurs, dit.

Le Maroc, comme tout Etat de droit, a-t-il poursuivi, respecte ses obligations internationales et dispose de mécanismes d'alerte et de suivi en matière de droit de l'Homme ainsi qu'un arsenal juridique et institutionnel qui garanti l'exercice des droits humains par tous les Marocains quel que soit le lieu de leur résidence.

"La même loi et les mêmes garanties s'appliquent à Casablanca comme à Smara et à Oujda comme à Dakhla", a-t-il insisté.

"Il ne saurait y avoir, par conséquent, une exemption ou une immunité de situation qui veut qu'une personne qui commet un crime ou un délit au nord du Maroc se verrait appliquer la sanction prévue par la loi et que la même personne qui, pour la simple raison qu'elle se déplace au sud du Maroc et s'autoproclame défenseur des droits de l'Homme, échapperait à cette même loi. Il n'y a pas de justice à géographie variable. La justice est la même, elle est une et impersonnelle", a-t-il expliqué.

Pour ce qui est du processus de négociations, le diplomate a réitéré l'espoir, au moment où l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, s'apprête à reprendre ses efforts pour préparer le 5ème round de Manhasset, que "les autres parties se décideront, enfin, à s'engager, avec l'esprit de compromis et le réalisme requis par les résolutions du Conseil, dans le processus de négociations et apporteront la preuve d'une réelle volonté de rechercher avec le Maroc une solution politique de compromis et acceptable pour tous".

Et de rappeler, qu'"au terme de ses deux visites dans la région, M. Ross a pu mesurer la volonté du Maroc, exprimée, au plus haut niveau, d'appuyer sans réserves ses efforts et de soutenir son action", ajoutant que "cette volonté, la délégation marocaine l'a démontrée concrètement en participant activement et positivement à la première réunion informelle organisée à Durnstein (Autriche) et en y faisant preuve d'esprit d'ouverture, de conciliation et d'engagement constructif" et que "malheureusement, on ne peut pas en dire autant des autres parties dont les attitudes sont restées passives et figées".

"Aujourd'hui, plus que jamais, toutes les parties à ce différend doivent montrer leur détermination à aller de l'avant, à s'engager avec sérieux et responsabilité dans le processus de négociations sous les auspices des Nations Unies", a-t-il ajouté.

M. Loulichki a exprimé le souhait ardent du Royaume de "régler ce différend et favoriser le retour des populations des camps de Tindouf parmi les leurs afin qu'elles puissent contribuer, elles aussi, à l'édification du Maroc nouveau et à la prospérité de la région du Sahara".

"Le Maroc souhaite avec la même sincérité normaliser et développer ses relations d'amitiés et de coopération avec l'Algérie dans l'intérêt des deux peuples et l'ensemble du Maghreb", a-t-il insisté.

Le Royaume, a-t-il affirmé, "continue d'espérer et d'oeuvrer pour que le gouvernement algérien mette fin à une situation anachronique de frontières unilatéralement fermées depuis 15 ans et qui, non seulement frustre le désir de communication et d'échange entre deux peuples voisins que tout unit, mais pénalise aussi le développement économique et social de l'ensemble maghrébin et limite sa capacité de surmonter les défis de tout genre qui l'interpellent".

Dans son adresse devant la 4ème commission, l'ambassadeur a, en outre, fait un rappel historique soulignant que "bien avant de retrouver sa totale indépendance, le Maroc a milité pour l'émancipation de tous les peuples sous domination coloniale et apporté son soutien diplomatique et matériel aux mouvements de libération authentiques, particulièrement dans notre continent africain".

"Cet engagement du Royaume, a-t-il souligné, a été poursuivi et intensifié après l'indépendance faisant du Maroc un lieu de convergence des efforts africains pour la libération et l'unité du continent".

Et d'ajouter que "le peuple marocain avait une attention particulière pour le peuple frère d'Algérie, avec lequel il a partagé les souffrances de l'occupation coloniale, y compris le sacrifice suprême, et s'est identifié à ses ambitions pour la libération et l'indépendance. Le peuple marocain considérait alors que son indépendance demeurait inachevée tant que l'Algérie voisine n'a pas retrouvé la sienne".

Et c'est avec le même engagement, a poursuivi le diplomate, que le "Maroc a oeuvré au sein des Nations Unies à la codification de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux pour en faire un levier juridique et politique au service des peuples opprimés", soulignant que cette déclaration a précisé le contenu et les limites du principe de l'autodétermination et établi de manière "on ne peut plus claire que tous les peuples ont un droit inaliénable à l'exercice de leur souveraineté et à l'intégrité de leur territoire national" et que "toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale d'un pays est incompatible avec les buts et les principes de

la Charte
des Nations Unies".

Cette exigence du "respect de l'intégrité territoriale lors de la mise en oeuvre de ce principe de l'autodétermination a trouvé sa consécration dans la résolution 1541, adoptée le lendemain même de l'adoption de la résolution 1514 et dont la finalité était de prévenir tout abus dans l'application de ce principe et d'assurer la stabilité des Etats nouvellement indépendants", a-t-il noté.

"Etant donné le dépeçage dont a fait l'objet le territoire marocain sous l'occupation coloniale multiple, le Maroc a récupéré des parties de son territoire national à travers des étapes allant de 1956 à 1976", a-t-il rappelé.

"Il y a 34 années, face à une tentative coloniale de l'amputer de la partie saharienne de son territoire national, le Maroc a eu une attitude de rejet, celle-là même que l'Algérie avait adoptée en dénonçant en 1957, à juste titre d'ailleurs, le projet de détachement de ses zones sahariennes au profit de l'organisation commune des régions sahariennes", a précisé l'ambassadeur, soulignant qu'"en 1976, le Maroc a récupéré pacifiquement son Sahara et a avancé sur la voie du parachèvement de son intégrité territoriale. Cette récupération a été formalisée par un accord négocié en vertu duquel l'Espagne a rétrocédé au Maroc ses provinces du Sud, comme elle l'a fait en 1958 pour Tarfaya et 1969 pour Sidi Ifni".

Dans la foulée de cette réintégration, "une partie de la population du Sahara marocain a été déportée et installée dans des camps inhospitaliers en territoire algérien sans possibilité de circuler, de voyager ou de quitter son lieu de séquestration. Depuis lors, cette population vit dans des conditions précaires et inhumaines et se voit privée de ses droits les plus élémentaires et particulièrement de son droit d'être recensée par le Haut Commissariat aux Réfugiés, rapatriée et réunifiée", a conclu M. Loulichki.

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